Malgré la décision du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle de fixer la rentrée scolaire au 1er octobre prochain, de nombreux établissements demeurent indisponibles, car ils sont toujours occupés par des déplacés contraints de fuir l’insécurité. C’est notamment le cas de l’École nationale République de l’Équateur, ainsi que de plusieurs autres institutions.
Sur ce site, les déplacés affirment que certaines instances, telles que l’ONM, sont venues procéder à un recensement, mais qu’aucun suivi concret n’a été effectué depuis.
Nombre d’entre eux déclarent que la subvention de 100 000 gourdes promise par le gouvernement ne leur permettra pas de trouver un logement, en raison de l’inflation qui frappe durement ce secteur.
« Pour louer une maison, il faut avoir au minimum 3 000 dollars américains en main, ce que le gouvernement nous a promis ne pourra pas nous permettre de louer une maison », déclare l’une des déplacées.
« Ce qui est encore plus triste dans tout cela, c’est que les seuls endroits où l’on pouvait trouver un logement à bas prix sont justement ceux que les bandits ont pris, des quartiers aujourd’hui détruits », ajoute une autre personne.
D’autres, cependant, disent qu’en dépit de tout cela, ils envisagent tout de même de libérer les locaux scolaires si toutefois les autorités leur donnent les 100 000 gourdes promises.« Moi, je suis une vieille dame. On m’a chassée de chez moi à Onaville, puis à Solino. Je n’ai jamais su ce que voulait dire louer une maison. Mais si l’on me remet cette somme, je vais me débrouiller pour libérer l’espace, même si c’est pour m’installer dans une seule chambre de maison », confie une vieille dame avec beaucoup d’émotion dans la voix.
Par ailleurs, ces citoyens expriment leurs vives inquiétudes quant à l’avenir de leurs enfants qui devraient retourner à l’école, mais qui n’ont bénéficié d’aucun accompagnement pour préparer la rentrée scolaire. « Je n’ai même pas encore inscrit mon enfant à l’école, tous ses papiers ont été perdus ou brûlés », confie une mère.
Un peu plus loin, ils expliquent que beaucoup d’entre eux ont également perdu leurs propres pièces d’identité, ce qui les empêche de recevoir l’aide promise par l’État. Les déplacés appellent donc les autorités à se pencher sur leur situation, à améliorer leurs conditions de vie et, si possible, à revaloriser l’aide financière qui leur a été promise. Ils soulignent qu’un retour dans leurs quartiers d’origine demeure impossible, car les conditions sécuritaires ne sont pas réunies.
Sorah Schamma Joseph