C’est le titre de mon treizième livre de 82 pages. Encore un autre ouvrage de ma collection: «Écrire pour ne pas oublier». À travers ces quelques pages du bouquin, je présente sous forme d’écriture, un témoignage qui pourrait être utilisé comme outil de prévention pour qu’à l’avenir les gouvernés et gouvernants d’Haïti ne se reproduisent pas les mêmes erreurs du passé.
Dans le texte Haïti et sa transition démocratique verouillée, publié dans les colonnes du Quotidien le Nouvelliste en date du 8 avril 2019, les auteurs Esau Jean Baptiste et Jean Laforest Visene de Lyvia Tulce livrent un regard critique et constructif sur les errements de l’instauration de la démocratie en Haïti. Dans ce texte, ils démontrent un optimisme pour un bon dénouement, en proposant une démarche soutenable, celui du comportement rationnel, réaliste et responsable de l’acteur politique haïtien. Le passage est l’engagement non malicieux des acteurs et l’organisation d’une conférence nationale souveraine. Cette conférence devrait précédée d’une série de conférences régionales et locales, afin de constituer les cahiers de charge de l’orientation du processus politique démocratique au niveau interne, selon les auteurs.
Ce développement politique dite « transition démocratique », initié en Haïti depuis quarante ans, est sans ambages un mouvement qui exaspère. Initiée depuis quatre décennies, cette transition qui inaugure l’ère post-duvaliériste semble trop durée sans portée ses fruits. Certes, les transitions démocratiques, connuent à travers le monde, s’exécutent sur plusieurs années et prennent des formes diverses selon les conjonctures qui les entourent. Il peut donc y avoir des facteurs favorisant le succès de cette transition tout comme il peut en avoir des facteurs qui la ralentissent ou qui la bloquent.
Ce déroulement politique introduit après le « déchoukage » du régime duvaliériste le 7 février 1986, devait permettre à Haïti de reprendre sa place sur l’échiquier mondial et servir de modèle d’application démocratique pour des pays jadis sous les jougs dictatoriaux. Certes, certains pays s’en sont inspirés pour se libérer de leurs dirigeants oppresseurs. Mais, le modèle n’a pas suivi en termes d’applications pratiques, c’est-à-dire, aboutissant à l’établissement d’un système de gouvernance et d’opérationnalisation aux contours réellement démocratiques, devant bénéficier, inclusivement opposants et fanatiques de l’ancien régime, peut-on lire dans le même texte des auteurs Esau Jean Baptiste et Jean Laforest Visene de Lyvia Tulce.
Toutefois, en comparaison au régime d’avant le 7 février 1986, il faut reconnaitre qu’il y a quelques améliorations comme le droit à la parole et à la mobilisation dans une certaine mesure et variée en temporalité, une toute petite tolérance de la critique intellectuelle, ainsi que l’adoption de la constitution de 1987 et l’organisation des suffrages universels pour les postes électifs. Survenu dans un contexte d’unipolarisation du monde en fin de la guerre froide ou d’avènement d’un nouvel ordre mondial, à la lumière du contexte politique et sécuritaire actuel de la République d’Haïti il semble que tout reste à faire pour répondre aux aspirations démocratiques de l’ensemble social haïtien composé des masses populaires, de la classe moyenne et des grands commerçants haïtiens qui se sont ralliés au mouvement démocratique haïtien.
Question pour dire, plus que cela changeait, plus les choses sont restées les mêmes. Le processus démocratique initié en Haïti depuis quarante ans, particulièrement dans un contexte de l’après-guerre froide ou de nouvel ordre mondial semble, jusqu’à présent, rencontrer des difficultés de pratiques dans le pays. Évidemment, la démocratie Athenians, fort différente de nos démocraties modernes, ne s’était pas implantée du jour au lendemain.
Mais, le mode de démocratie que les pays occidentaux et la classe économique des affaires essaient d’imposer en Haïti depuis le départ de Jean Claude Duvalier le 7 février 1986, « semble ne pas avoir trouvé un terrain fertile » au pays de Jean Jacques Dessalines. La raison en est, quarante ans après, tout en ignorant le rôle que devrait jouer le peuple haïtien et les organisations politiques dans un processus démocratique, la communauté internationale et le secteur économique des affaires tentaient, à chaque élection, d’imposer au peuple haïtien, une démocratie qui visait seulement que leurs propres intérêts mesquins. Et c’est ce que cet ouvrage, Une compréhension de l’incompréhensible processus de gouverner par le chaos, essaie, à partir des faits historiques et éléments constitutifs, d'en dégager pour mieux comprendre l’insécurité généralisée aussi bien que l’instabilité politique d’Haïti ces dernières années.
Ce livre est la radiographie d'une mentalité de l'international, dans les labyrinthes d'une transition démocratique qui n'en finit pas, de gouverner HaÄ«ti par le chaos. Politiquement, plus cela parait changer, notamment avec des élections législatives et présidentielles, plus les choses sont restées les mêmes pour les masses dans les quartiers défavorisées. Pour comprendre l’incompréhensible, ce livre embarque le lecteur dans une routine de désordre planifié.
Par son analyse, ce livre retrace l’ingérence internationale dans les affaires internes du pays. Et c’était cette influence étrangère, érigée en système de gouvernance qui, plus tard, permettait au Core Group, dans leur projet de gouverner par le chaos, de faire, avec une classe politique médiocre, arrogante et immorale, de la démocratie sans des démocrates.
Les événements politiques qui ont eu lieu en Haïti durant les quatre décennies de transitions entachées de coup d’États, d’interventions des militaires étrangers au pays, d’assassinats politiques, de massacres dur la population, d’élections avortées, dans bien d’autres cas, frauduleuses et d’ingérence de la communauté internationale dans les affaires internes d’Haïti sont nombreux. Il y en avait pas mal d’événements malheureusement regrettables qui s’étaient passés de 1986 à 2025 que quelques dizaines de pages ne suffiraient pas pour pouvoir historiquement présenter tous les petits détails.
Dans ce travail, l’accent est mis sur quelques événements brûlants de la vie nationale d’Haïti qui ont souvent suscité de vives critiques tant par la classe politique de ce pays que par la communauté internationale, et enfin les présenter sous formes d’analyses et de réflexions.
C’est un ouvrage qui aborde chronologiquement les problèmes les plus délicats de près de quatre décennies. Ils sont délicats par les difficultés même du sujet, à savoir les intérêts des acteurs nationaux et internationaux impliqués dans une crise aussi complexe comme celle d’Haïti.
Donc, c’est cette œuvre: Une compréhension de l’incompréhensible processus de gouverner par le chaos que je recommande aux lecteurs du journal Le National. Il est maintenant disponible en version imprimée sur Amazon.com et librairies associées.
À rappeler, mis à part des centaines d’articles et d’une dizaine de livres publiés sur la crise politique haïtienne et les élections présidentielles américaines, j’ai aussi enseigné pendant plusieurs années la science politique dans des universités privées et publiques en Haïti.
Prof. Esau Jean-Baptiste
