L’aéroport international Antoine-Simon des Cayes accueillera son premier vol passager ce lundi 10 novembre 2025, marquant une étape importante pour la mobilité des habitants du Grand Sud. Pour Charlot Murat, coordonnateur de Éveil Grand Sud, cette ouverture représente une opportunité majeure dans un contexte où l’accès routier vers Port-au-Prince est fortement perturbé par l’insécurité.
L’annonce du premier vol passager à l’aéroport international Antoine-Simon des Cayes est accueillie avec enthousiasme par les habitants du Grand Sud. Depuis plusieurs mois, les routes de Gressier et de Mariani sont bloquées par des groupes armés, empêchant les résidents de rejoindre Port-au-Prince pour leurs activités quotidiennes, professionnelles ou familiales. Cette situation a profondément touché la vie sociale et économique de la région.
Pour Charlot Murat, coordonnateur de l’Éveil Grand Sud, cette liaison aérienne arrive comme un véritable soulagement. Il explique que de nombreuses personnes étaient confrontées à d’énormes difficultés, notamment celles qui devaient se rendre à l’étranger pour des études, des soins médicaux ou pour rejoindre leur famille. De même, les parents souhaitant rendre visite à leurs enfants installés dans d'autres pays se heurtaient à l’absence de vols directs au départ des Cayes.
« C’est une très bonne nouvelle pour les habitants, surtout dans ce contexte où il est devenu presque impossible de voyager par voie terrestre. Cette ouverture va faciliter la circulation, les échanges, et même le retour de plusieurs membres de la diaspora », souligne Charlot Murat.
Il rappelle que l’insécurité qui sévit sur les axes routiers a eu des conséquences dramatiques pour la région : les habitants souffrent, les producteurs et les agriculteurs peinent à écouler leurs marchandises, et le secteur touristique pourtant l’un des moteurs traditionnels de l’économie du Sud est étouffé.
Selon lui, l’aéroport Antoine-Simon ne doit pas seulement accueillir quelques vols ponctuels, mais il est nécessaire d’envisager son aménagement complet, afin qu’il puisse fonctionner pleinement comme un véritable aéroport international.
« Si pour certains cela semble un petit pas, pour nous, habitants des Cayes, c’est un pas immense », insiste-t-il, rappelant que la région compte près de 4,3 millions d’habitants touchés directement ou indirectement par ces enjeux de mobilité et de développement.
Charlot Murat appelle également les autorités haïtiennes à prendre leurs responsabilités et à rendre les ports et les aéroports du pays accessibles. Il affirme que de nombreux citoyens, notamment dans la diaspora, sont prêt à investir, mais que cela nécessite des infrastructures sûres, modernes et opérationnelles.
« Les besoins sont là, les habitants sont prêts à contribuer, mais il faut que l’État mette les moyens pour aménager et sécuriser ces infrastructures. C’est essentiel pour permettre aux familles de voyager, aux produits de circuler et aux activités économiques de reprendre », conclut-il.
Vladimir Predvil
