La Coalition des Regroupements Politiques pour l’Avancement Démocratique / Parti Émergent et Alliés (COREPAD/PEA), à travers le Comité de coopération internationale de suivi de l’assise nationale, a qualifié d’échec total la gestion du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT) et du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 16 octobre 2025. Elle dénonce également les manœuvres du CPT, qu’elle accuse de vouloir utiliser la résolution 2793 du Conseil de sécurité des Nations Unies comme prétexte pour se maintenir au pouvoir au-delà du 7 février 2026.
En effet, la COREPAD/PEA dit constater l’échec du CPT dans l’administration du pays. La structure considère ce gouvernement de transition comme un instrument imposé par la communauté internationale, qui continue de s’ingérer dans les affaires internes à travers certains dirigeants.
Dans ce sens, l’organisation a déclaré que le CPT est illégitime. Elle estime que ses membres se sont regroupés en petits cercles et en coalitions d’intérêts au sein même du Conseil, démontrant clairement leur incapacité à aborder les véritables crises du pays, notamment la mise en place de mesures pour rétablir la sécurité.
« Les gangs armés continuent d’imposer leur loi dans la capitale du pays, notamment dans les départements de l’Ouest, de l’Artibonite et du Centre. Pourtant, ce Conseil n’a ni feuille de route claire, ni vision nationale pour sortir le pays de cette situation. C’est pourquoi nous disons que le CPT a échoué », a déclaré le secrétaire à la coopération internationale, M. Evenot Jocelyn.
En outre, il affirme que ce gouvernement est sous la tutelle des puissances étrangères, qui dictent les priorités économiques et sécuritaires. Selon lui, ces puissances ont imposé des forces étrangères, alors que le gouvernement actuel n’est qu’un simple gestionnaire de l’ingouvernabilité.
Parallèlement, concernant le processus référendaire, le responsable a souligné que cette démarche est impossible dans les conditions actuelles sans un processus souverain, légitime et inclusif. Il a ajouté que la majorité de la population haïtienne a rejeté ce projet, qu’il juge piloté par la communauté internationale.
« En dépit de tout cela, les membres du CPT veulent à tout prix organiser des élections générales, bien que le contexte actuel traduise leur volonté de semer le trouble et le chaos dans le pays », a affirmé M. Jocelyn.
Par ailleurs, l’organisation politique COREPAD/PEA accuse ce gouvernement de prendre comme prétexte la résolution 2793 sur Haïti, récemment adoptée au Conseil de sécurité de l’ONU, pour se maintenir au pouvoir après le 7 février 2026 date marquant la fin de son mandat, selon l’accord du 3 avril 2024.
D’autre part, la Commission des Relations Internationales estime qu’Haïti se trouve à un moment décisif pour tirer parti des nouvelles dynamiques du contexte mondial. Le pays doit, selon elle, renforcer sa souveraineté et sa capacité de négociation vis-à-vis des puissances internationales, en équilibrant ses relations entre les États-Unis d’Amérique et d’autres puissances émergentes, tout en stabilisant la situation interne afin de présenter une image favorable aux investisseurs et partenaires internationaux.
« Nous devons diversifier nos partenaires économiques tout en veillant à ne pas devenir dépendants d’un seul bloc ou d’un seul pays. Cela implique une gestion pragmatique des relations avec la République populaire de Chine, la Fédération de Russie et les autres membres des BRICS », a précisé M. Jocelyn.
Il ajoute qu’Haïti doit éviter de se laisser instrumentaliser par les grandes puissances et se concentrer sur la mise en œuvre d’un modèle de développement fondé sur ses besoins réels et sur l’autodétermination du peuple. Enfin, la structure estime que le renforcement de la souveraineté d’Haïti passe par la révocation immédiate du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et la mise en place d’un Exécutif bicéphale d’ici le 7 février 2026.
Yasmine Sanon