Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 26 décembre 2025, le Mouvement pour la Reconstruction et la Réconciliation Nationale (MORN) et ses alliés ont annoncé l’organisation d’un sit-in le lundi 29 décembre 2025, afin de continuer à exiger la démission du Conseil présidentiel de transition (CPT).
Alors que le Conseil présidentiel de transition s’achemine à grands pas vers la fin de son mandat, prévue pour le 7 février prochain, plusieurs structures politiques ne cessent d’exiger que le CPT se retire du pouvoir sans négociation. Ces organisations estiment que le CPT n’a pas respecté l’accord signé le 3 avril 2024. Ce gouvernement provisoire avait pour mission de rétablir la sécurité, d’organiser le référendum, la conférence nationale, puis de tenir les élections afin de doter le pays d’un gouvernement légitime.
En effet, pour souligner au CPT son échec, le Mouvement pour la Reconstruction et la Réconciliation Nationale (MORN) et ses alliés organiseront un sit-in le 29 décembre 2025, dans la commune de Pétion-Ville, sur la route panaméricaine, selon le coordonnateur national du MORN, Jonas Légende.
Dans ce sens, il a fait savoir que ce mouvement de protestation a pour objectif de rejeter tout renouvellement de l’accord du 3 avril 2024. Car, vingt mois après sa signature, aucune des résolutions prévues dans cet accord n’a été respectée.
« Pourtant, la situation du pays s’aggrave, surtout avec les groupes armés qui ne cessent d’occuper des territoires. Les morts s’accumulent, une jeunesse est sacrifiée et la corruption s’aggrave dans l’administration publique. Notre organisation a présenté une autre alternative dénommée Accord 40, signée par plus de 179 partis politiques et organisations à travers le pays. Cet accord vise à remplacer celui du 3 avril et à mettre le pays sur une nouvelle voie », a déclaré le coordonnateur national du MORN.
En outre, il a dénoncé la connivence entre les partis politiques traditionnels ayant mis en place l’accord du 3 avril, qui a conduit à la nomination du Conseil présidentiel de transition (CPT) composé de neuf membres. Selon lui, ces derniers tentent aujourd’hui de se regrouper pour rester au pouvoir.
Par ailleurs, M. Légende croit que cette mobilisation vise à faire entendre la voix du peuple haïtien, principale victime de l’échec de ces politiciens, avec les voies terrestres bloquées, la misère qui s’intensifie sans aucune réforme sérieuse pour relancer l’économie, alors que la classe moyenne s’appauvrit.
Il appelle la population, notamment celle de la zone métropolitaine, à se mobiliser massivement pour dire non au renouvellement de l’accord du 3 avril, exiger le départ du CPT et de son gouvernement jugé corrompu et incompétent. « Le 7 février 2026 marquera quarante ans depuis que le pays vit dans une instabilité totale et la corruption. Il est temps que le peuple haïtien prenne en main son destin », a-t-il conclu.
Yasmine Sanon
