Next Caribbean boss ladies

Les femmes caribéennes et « l’audace d’entreprendre en France »

Dans le cadre du mois de la femme et de la francophonie, la marque de T-shirt Aude Théodore a organisé, le samedi 26 mars 2022, l’événement Next Caribbean Boss ladies, à l’Ambassade d’Haïti en France. Cet événement qui vise à créer entre autres, un réseau d’entraide entre jeunes afro-caribéens, entend s’inscrire dans le temps afin de continuer à honorer « sur le long terme ces jeunes qui ont l’audace d’entreprendre en France ».

Comment de jeunes femmes haïtiennes et caribéennes sont-elles en train de révolutionner l’entrepreneuriat traditionnel ? Cette question servait de fil conducteur à cet événement qui a réuni 6 entrepreneuses afro-caribéennes qui avaient pour mission de partager leurs expériences à une soixantaine d’invités choisis sur le volet.

Pour l’organisatrice de cet événement, Wendelle Théodore, cet événement entend combler un besoin à savoir « encourager les femmes à entreprendre » dans la mesure où il est plus facile pour un homme de se lancer dans l’entrepreneuriat en France. « L’idée était de faire un événement de networking où ces jeunes femmes présenteraient pendant 15 minutes leurs expériences en vue d’inspirer d’autres jeunes femmes d’origine caribéenne à se lancer pour réaliser leurs rêves », a-t-elle dit.

Derrière chaque histoire, chaque parcours se cache une personne qui a cru un jour qu’elle pouvait réussir et pouvait marquer l’histoire à travers son dévouement et sa détermination. « Grâce à cet événement, on voulait donner la parole à ces personnes afin qu’elles puissent présenter leurs parcours singuliers et aussi partager quelques outils, astuces et conseils avec l’assistance ».

Après les propos d’encouragement de l’Ambassadeur d’Haïti en France, Jean Josué Pierre Dahomey, précisant que cet événement vise surtout à donner la parole aux femmes à travers le prisme de l’économie et de l’innovation, les participantes sont intervenues par équipe de 3 pendant 60 minutes et ont répondu aux différentes questions.  Le premier panel composé de Pharrah Scutt, créatrice d’un cabinet d’expertise-comptable en France, retrace son parcours en Haïti et en France avant de conseiller les jeunes présents de croire en leurs rêves et surtout de travailler en famille.

Voulant mieux s’épanouir et avoir du temps pour voyager tout en étant financièrement autonome, Kenia-Lie Jean a créé l’entreprise Money Convos, spécialisée dans l’accompagnement à la gestion des finances. Pour elle, il n’y a pas mieux dans la vie que de recevoir en retour la reconnaissance des personnes qui ont cru en vos projets. « Ma plus grande réussite aujourd’hui je peux dire que ce sont mes clients », soulignant qu’elle a aidé plus de 20 clients à payer leurs dettes évaluées à plus de 50 000 euros en tout. La Martiniquaise Elora qui a créé la plateforme médiatique Pan-caribéen USC (United States of the Caribbean) souligne, pour sa part, que ce projet est une excellence nouvelle pour les femmes caribéennes qui veulent oser entreprendre. « Quand on est caribéen, on se trouve dans l’obligation d’être solidaire. Créer des liens est une bonne chose pour avoir un réseau fort sur qui on peut compter à l’avenir ».

Le deuxième panel était composé de Cottecheesse Pierre, l’ancienne miss vidéomax 2006, ainsi que 2 autres jeunes entrepreneurs. Après une brève présentation de son parcours, madame Pierre explique comment il est difficile d’être à la fois mère, et entrepreneure. Cependant, celle qui a créé la marque de vêtements afro-haïtiens, Rootsa, a voulu donner des recettes pour avancer. « Pour réussir, il ne faut surtout pas chercher loin de soi les ingrédients clés. Quand on veut investir, on peut regarder autour de soi pour créer son réseau qui va devenir ses premiers clients », a-t-elle expliqué, par ailleurs que ses premiers mannequins étaient son mari et sa fille. « Quand j’ai créé mon entreprise Rootsa, je devais avoir des modèles pour porter mes créations. Donc, au lieu de payer des gens une somme que je n’avais pas, j’ai fait porter mes tenus par mon mari et ma fille ».

Pour Macdieunette Brutus, avoir une idée est déjà bien, mais la concrétiser va plus loin.  Celle qui a représenté Haïti à un concours de beauté a voulu, dit-elle, créer quelque chose pour mettre son pays en avant. Après ses études de mode à Paris, elle a voulu prendre son destin en main en créant sa propre entreprise. C’est ainsi qu’elle a décidé de se lancer dans plusieurs projets avec sa famille, dont la création d’une marque de lunettes appelée Clegg official. Celle qui met Dieu dans toutes ses entreprises souligne qu’« il ne faut jamais laisser les gens choisir pour vous ! La vie est une opportunité pour se lancer », a-t-elle souligné arborant fièrement une paire de lunettes Clegg, sa marque.

Retraçant l’histoire de son entreprise, madame Brutus a expliqué qu’elle a commencé avec seulement 250 dollars, en plus de nombreuses dettes. Aujourd’hui, elle embauche des personnes de nationalités différentes travaillant pour sa marque. « Si vous voulez être entrepreneur, il ne faut pas attendre d’avoir beaucoup d’argent pour commencer. Il faut seulement avoir une idée claire en tête et mets-toi au travail pour la réaliser. Tu es ton seul obstacle », a-t-elle conclu avant d’être acclamée par l’assistance qui a apparemment apprécié la fougue de cette jeune femme qui répète tout au long de son intervention que « le ciel est sa limite ».

La dernière participante Angie a présenté avec beaucoup de fougue son concept fitness innovant “Rebel Shape”. Avec un parcours hors du commun, mère a 19 ans, celle qui se considère comme une rebelle par nature a défié toutes les normes pour se positionner comme une référence dans son domaine. Elle a fini ses habitudes avec l’aide de sa mère et a enchainé plusieurs boulots avant de trouver sa voie : aider les femmes à se sentir bien dans leur peau grâce au sport et à un accompagnement psychologique. La jeune femme a aussi, depuis l’année dernière, lancé sa marque de vêtements de sport Rebel Shape.

À la fin de l’évènement, les participantes ont pu échanger avec les personnes qui ont fait le déplacement à l’Ambassade dans un cadre plus détendu, tout en dégustant du Kremas fait par une jeune entrepreneure dont l’entreprise s’appelle Ti-delis, hommage à ses racines haïtiennes. Une enquête de satisfaction a été faite au terme de cet évènement en vue de mieux  se préparer pour la prochaine édition.

 

 

Jocelyn Belfort

belfort06jocelyn@gmail.com

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