La première édition du Salon International du livre et des arts contemporains (SILAC), organisée du 25 au 28 septembre 2025, s’achève sur un bilan à la fois encourageant et porteur d’avenir. Placé sous le thème « Des mots pour exister, l’art pour transcender les générations », le Salon a réussi à s’imposer comme un espace de rencontre, de réflexion et de création, dans un contexte national où les initiatives culturelles relèvent souvent d’un véritable acte de résistance.
Pendant quatre jours, le SILAC a rassemblé un public varié et intergénérationnel — étudiant·e·s, jeunes passionné·e·s de littérature et d’art, écrivain·e·s émergent·e·s, artistes confirmé·e·s et amateurs de culture — autour d’une programmation dense. Ateliers d’écriture, de poésie, de conte, de photographie et de peinture, causeries thématiques, conférences-débats, concerts littéraires et activités en ligne ont permis de croiser les disciplines et les regards, tout en favorisant des échanges directs entre créateurs, éditeurs et public.
Le lancement officiel avec « Chanpay Literè », le 25 septembre à la Bibliothèque Michèle Tardieu.
Les ateliers de photographie, de peinture, de conte, d’écriture (roman), de poésie et de lodyans ; La causerie sur la sculpture et les ateliers en ligne ; La conférence-débat sur le rôle de l’art dans la reconstruction d’Haïti ; La carte blanche donnée à nos invité.e.s d’honneur ; Le concert littéraire et la clôture en ligne avec l’activité « Cadence Poésie» Un moment particulièrement marquant a été la causerie sur les éditeurs, maisons d’édition et le processus de publication d’un livre. Les participants ont exprimé leur satisfaction, certains affirmant qu’ils comprenaient pour la première fois la relation entre éditeurs et auteurs, ainsi que les différentes étapes de la publication. Des éditeurs tels que Jeanie Bogart, Gabynho Le Blanc et Issac Volcy ont partagé des éclairages précieux sur le rôle des maisons d’édition, le pourcentage de revenus des auteurs selon le format de publication, ainsi que les grandes difficultés auxquelles ils font face. Ils ont aussi souligné les difficultés rencontrées, en particulier le manque d’espaces et d’événements dédiés à la promotion des jeunes auteurs, et la rareté d’émissions littéraires qui mettent en valeur les livres publiés. L’un des moments les plus marquants de cette édition demeure la réflexion collective autour du monde de l’édition et du processus de publication. Les interventions d’éditeurs et de professionnels du livre ont levé le voile sur les réalités économiques, structurelles et symboliques de la chaîne du livre, répondant à une attente forte des jeunes auteurs. Cette démarche pédagogique a contribué à renforcer la compréhension des enjeux de la création littéraire et à encourager une relation plus consciente entre écriture et publication.
Malgré des défis majeurs, notamment sur le plan financier et logistique, ainsi que des contraintes imprévues liées aux conditions météorologiques, le SILAC a pu compter sur la détermination de son équipe, l’engagement des artistes et la solidarité de la communauté littéraire. Le soutien des partenaires culturels et médiatiques, ainsi que la diffusion en ligne de plusieurs activités, ont permis d’élargir la portée du Salon au-delà des frontières nationales, en touchant la diaspora et un public international.
En définitive, cette première édition du SILAC a posé des fondations solides. Elle a révélé un besoin réel d’espaces dédiés au livre et aux arts contemporains, tout en ouvrant des perspectives ambitieuses pour les prochaines éditions : élargissement de la programmation, intégration accrue des arts vivants, mise en place de prix et de concours, et renforcement des réseaux de collaboration. Le SILAC se clôt ainsi sur une promesse : celle de devenir, au fil du temps, un rendez-vous culturel de référence, où la parole écrite et l’acte artistique continueront d’éclairer le présent et de nourrir l’avenir.
Godson Moulite
