“Haïti, terre de larmes et de tourments,
Ombre et souffrance marquent le temps.
Sous la nuit sombre, des pleurs s’écoulent,
Des cris étouffés, des âmes qui s’enroulent.”
Ces vers résonnent comme un écho douloureux de notre réalité. Combien de massacres Haïti doit-elle endurer avant que le monde comprenne que ce qui se déroule n’est pas seulement une tragédie, mais une trahison délibérée ? Pendant des années, j’ai versé des larmes après chaque éruption de violence — des quartiers réduits en cendres, des mères qui pleurent leurs enfants, des pères qui enterrent leurs bien-aimés. Mais aujourd’hui, mes larmes se sont taries. Ma douleur s’est muée en une colère juste et nécessaire.
“Le peuple endure, accablé de douleur,
Sous un ciel de plomb, il pleure son malheur.
Les cloches figées, les prières muettes,
Les anges s’enfuient, le monde s’arrête.”
Voilà notre réalité quotidienne. Le gouvernement haïtien a livré une nation fière aux mains des terroristes. À chaque massacre, à chaque rue saisie par les gangs, à chaque vie éteinte dans un silence assourdissant, la responsabilité revient aux hommes et femmes au pouvoir qui ont accepté les privilèges du bureau tout en rejetant le serment sacré de protéger leur peuple.
“Nos leaders, voleurs de rêves éteints,
Guidant l’espoir vers des lendemains feints.
Dans l’ombre de la trahison, ils s’enlacent,
Tandis que le peuple, en larmes, se lasse.”
Ces mots du poète capturent parfaitement l’essence de notre drame national. Nos dirigeants portent des costumes sur mesure, empochent de généreux avantages et sourient devant les caméras — mais quand le sang coule dans les rues, ils disparaissent. Leur silence, leur négligence calculée, leur mauvaise foi ne sont pas seulement assourdissants — ils sont accablants.
L’Architecture de l’Abandon
Beaucoup de ces anciens dirigeants vivent confortablement à l’étranger. Leurs familles dorment en sécurité, loin des coups de feu qui résonnent à travers Port-au-Prince, l’Artibonite et le Plateau Central, loin des enlèvements qui terrorisent les citoyens ordinaires. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) s’est révélé n’être qu’une réplique miniature du même établissement politique corrompu, divisé et totalement dépourvu de vision.
“Chaque jour, la terre gangrenée par le mal,
Le peuple attend, l’espoir est bancal.
Les yeux levés, il cherche une lueur,
Un souffle nouveau, un briseur de peur.”
La Lucidité du Peuple
Le peuple haïtien n’est pas dupe. Nous voyons à travers le théâtre élaboré des mensonges, les promesses recyclées, la négligence systématique déguisée en gouvernance. Un gouvernement qui refuse de protéger ses citoyens perd toute légitimité morale et politique.
“Mais jusqu’à quand ces pleurs, ces cris ?
Jusqu’à quand cette ombre sur notre pays ?
Haïti jadis, fière et debout,
Attend la justice, un destin plus doux
Ces questions hantent chaque Haïtien conscient. Le moment est venu d’une réinvention complète du leadership. Nous avons besoin de nouveaux dirigeants — des visionnaires qui apportent des idées fraîches et un engagement inébranlable envers le peuple haïtien. Des dirigeants qui comprennent que la politique constitue une alliance sacrée avec la nation, non un moyen d’enrichissement personnel.
Le Réveil Inévitable
Haïti peut se relever. Notre histoire témoigne de notre résilience extraordinaire. Mais cette résurrection ne peut se produire par les mêmes mains qui ont orchestré notre misère actuelle. Il faut un renouvellement total, une rupture définitive avec les pratiques du passé.
“Des cendres renaîtra l’espoir trop lourd,
Embrassant l’amour, éclairant le jour.
Et sous la souffrance, un feu brûlera,
Un peuple uni, enfin se relèvera.”
Le moment est venu d’arracher tous les voiles de la tromperie. Nous devons appeler la trahison par son nom. Haïti mérite un gouvernement qui aime véritablement son peuple, qui le protège farouchement, et qui travaille sans relâche pour reconstruire la dignité d’une nation qui a enduré des souffrances bien au-delà de ce que tout peuple devrait supporter.
Le peuple haïtien a assez attendu. Haïti a assez saigné. Le temps de la transformation authentique, c’est maintenant.
Pierre Richard Raymond
Le 15 septembre 2025
Long Island, New York
(Poème “Haïti, Terre de Larmes et de Tourments” de Pierre Raymond, 2025)