Alors que le monde tergiverse, Haïti reste prisonnière de l’irresponsabilité de ses dirigeants. Tandis que le Kenya annonce la fin prochaine de sa mission de sécurité et presse l’ONU d’agir pour éviter un vide sécuritaire, nos autorités s’accrochent à leurs privilèges et à leurs intérêts mesquins, laissant la violence prospérer.
L’actuel président du Conseil ne dit pas clairement ses intentions, mais son agenda paraît évident : prolonger son mandat au-delà du 7 février.
Croire qu’une telle stratégie, fondée sur le temps gagné par des diversions, puisse réussir est une illusion. L’organisation d’un référendum constitutionnel en est l’exemple le plus criant : qu'il s'agisse ď une ruse pour s’accrocher au pouvoir ou ďune initiative de bonne foi, il sera rejeté sans appel par le peuple. Ce temps supposément gagné sera du temps perdu.
Fritz Alphonse Jean : l’activisme brouillon
L’expérience récente le montre. Fritz Alphonse Jean, obsédé par une “transition de rupture” plus théorique que réelle, a gaspillé cinq mois dans une agitation stérile.
Ses postures de réformateur, déconnectées de l’urgence, l’ont réduit au rôle de spectateur bruyant, comparable à la mouche du coche, tandis que l’insécurité avançait. Résultat : aucun progrès, ni sur le plan sécuritaire, ni sur le plan économique, ni sur le plan social.
Laurent Saint-Cyr : la procrastination
Son successeur semble tomber dans un piège inverse : l’attentisme.
Laurent Saint-Cyr, effrayé par l’ampleur de la tâche ou conscient de ses limites — n’avait-il pas repris des études universitaires avant de les abandonner dès son installation ? — s’enferme désormais dans la procrastination.
Plus d’un mois s’est écoulé sans impulsion majeure, et les cinq mois restants s’annoncent tout aussi vides.
L’exigence d’un cap clair
Nous ne voulons plus de promesses vagues ni d’engagements creux. Ce que la nation exige, ce sont des dates précises, un échéancier clair, une feuille de route contraignante pour ceux qui prétendent gouverner.
Chaque jour perdu aggrave le péril. Haïti ne peut plus attendre.
Ni faux prétextes, ni prolongations
Prolonger l’intérim par des artifices comme une réforme constitutionnelle reviendrait à en trahir l’esprit.
La seule issue cohérente est un gouvernement responsable, animé par un credo simple : les élections sont un impératif, la sécurité une condition. Rien d’autre.
Il est temps que les citoyens se mobilisent. Que chaque voix, chaque initiative s’unisse pour rappeler aux gouvernants : la nation ne tolérera plus l’inaction.
Nous devons nous lever pour exiger un pouvoir responsable et efficace. On ne peut gaspiller le temps avec la Mauvaise Foi ni avec l’Incompétence — ces deux fidèles compagnons de nos dirigeants irresponsables.
Désormais, un seul cri à l’oreille des sourds qui nous gouvernent :
Nous voulons des dirigeants légitimes.
Michel Legros
Sitwayen pou Respè Konstitisyon
sitwayenpourespekonstitisyon@gmail.com
10 septembre 2025