Le 9 septembre 2025 restera gravé dans les mémoires du football haïtien : Duckens Moïse Nazon, entré en jeu à la mi-temps, a renversé le match face au Costa Rica en inscrivant un triplé éclair en 31 minutes, propulsant les Grenadiers vers un nul spectaculaire (3-3).
Un exploit d’autant plus marquant qu’il a été accompli dans des circonstances personnelles exceptionnelles.
En effet, le “Prince du Stade” – désormais deuxième meilleur buteur de l’histoire de la sélection haïtienne avec 43 buts en 70 sélections – a choisi d’endosser le maillot national ce soir-là plutôt que d’assister à la naissance de sa fille, Leya, son quatrième enfant.
Un choix profondément symbolique, puisqu’il n’était même pas assuré de fouler la pelouse au coup d’envoi.
Mais son entrée à la 46e minute a changé le destin du match. Trois buts, un moment de grâce, et toute une nation qui chavire d’émotion.
Quelques jours plus tard, Nazon publiait une photo émouvante de lui tenant Leya dans ses bras.
Dans son message, il rend grâce à Allah pour cette double bénédiction : un match héroïque et une naissance précieuse. Il a affirmé que sa décision, bien que risquée, était “un acte pur et sincère envers son pays”, remerciant également sa compagne pour son indéfectible soutien dans ce choix.
Grâce à ce triplé, l’attaquant haïtien rejoint en tête du classement des buteurs de la compétition Gervane Kastaneer (Curaçao) et Oalex Anderson (Saint-Vincent), chacun comptant 5 buts.
Toute Haïti espère désormais que Nazon poursuivra sur cette lancée le 9 octobre prochain, lors de la troisième journée du groupe C des éliminatoires, pour s’emparer seul du sommet du classement des buteurs.
Côté classement, Haïti pointe à la troisième place du groupe C avec 2 points (différence de buts : 0).
Le Honduras est leader avec 4 points, suivi du Costa Rica avec également 2 points (0).
Le Nicaragua ferme la marche avec 1 point.
Une chose est sûre : la flamme de Nazon s’est rallumée au bon moment, et le peuple haïtien rêve désormais d’un nouveau miracle signé « le Djo Kannèl ».
Gérald Bordes