Pour un renforcement des ressources et de la protection des femmes en Haïti

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Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence (OCHA), M. Tom Fletcher, s'est entretenu avec des survivantes de violence basée sur le genre (VBG) en Haïti, à "Kay Fanm", le 10 septembre 2025.

Il a recueilli les témoignages poignants de ces survivantes de violence sexuelle. M. Fletcher leur a fourni un mot d’encouragement, tout en réaffirmation sa détermination à œuvrer pour un renforcement des ressources destinées à satisfaire les besoins de cette catégorie de femmes.

Parmi ces femmes, une âgée de 20 ans qui a été violé par un jeune homme à Cité Soleil, une de 36 ans qui a été violée par trois bandits à Croix-des-Bouquets et une autre de 32 ans qui a été violée par des bandits à Canaan.

Une de ces survivantes de VBG vit chez une amie avec ses quatre enfants dont le père est mort. Les bandits avaient battu la plupart des femmes violées, pillé et incendié leurs maisons.

950 cas de violences ont été documentés en Haïti, dont 307 cas d'agressions sexuelles, en 8 mois (de janvier à août 2025), a déclaré la Coordonnatrice de "Kay Fanm", Mme Yolette Andrée Jeanty, à M. Tom Fletcher.

Parmi ces cas figurent 377 cas de violence psychologique, une tentative de meurtre, sept cas de séquestration et un cas de kidnapping, a indiqué Mme Jeanty.

M. Tom Fletcher est choqué par la violence grimpante en Haïti et a appelé à la protection des femmes.

Il faut intensifier l'appui de la communauté internationale en vue d'un renforcement des interventions vitales, estime le Représentant de l'UNFPA, M. Samir Anouti, en marge de la visite de Tom Fletcher à "Kay Fanm".

47% des survivantes de VBG sont des survivantes de viol. Il faut renforcer les ressources en vue de répondre aux besoins qui ne sont financés qu'à raison de 8%, selon le Représentant de l'UNFPA.

La Coordonnatrice de Kay Fanm, Mme Yolette Jeanty, s’est félicitée de l'appui de l'UNFPA à ses structures de prise en charge des VBG.

L'escalade de la violence des gangs en Haïti (de novembre 2024 à juillet 2025) a aggravé la crise humanitaire, en particulier dans les départements de l'Artibonite, de l'Ouest et du Centre.

À la suite de l’insécurité (provoquée) par les attaques des gangs armées, les femmes et les filles sont confrontées à des risques accrus de déplacements et les perturbations des services limitant l'accès aux services de santé sexuelle et reproductive (SSR) et de prévention et réponse holistique contre les violences basées sur le genre (VBG).

Les attaques armées ont chassé des dizaines de milliers de personnes de leurs foyers. L'insécurité généralisée, notamment les expulsions non réglementées et l'effondrement des services essentiels, a dépassé les capacités d'intervention locales.

Près de 1,3 million de personnes sont aujourd'hui déplacées à l’intérieur de leur propre pays en Haïti dont 60% sont des femmes/filles, soit une augmentation de 24 % depuis décembre 2024, selon un rapport récemment publié par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d’après sa Matrice de suivi des déplacements (DTM). Cette hausse représente le plus grand nombre de personnes déplacées à cause de la violence jamais enregistrée dans le pays.

Texte et photos : Vario Sérant

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