Plus de 44 000 candidats ajournés lors de leur première tentative au baccalauréat officiel ont entamé le lundi 16 décembre 2025, les épreuves du baccalauréat permanent dans plusieurs centres d’examen répartis à travers le territoire national.
À Port-au-Prince, la capitale haïtienne, une forte affluence a été observée dans les différents centres d’examen. Au lycée Horatius Laventure, situé à Delmas 75, l’ambiance était studieuse. Selon un responsable de l’établissement, plusieurs centaines de candidats se sont présentés dès le lundi 15 décembre pour subir leurs épreuves. « Tout s’est bien déroulé sans la moindre difficulté », a-t-il affirmé.
Cependant, plusieurs candidats ont profité de l’occasion pour dénoncer des pratiques qu’ils jugent abusives, tant durant les examens du baccalauréat permanent que lors de la session unique. Ils pointent du doigt le comportement jugé excessivement strict de certains surveillants, ainsi que le manque d’implication de l’État haïtien dans l’organisation et la correction des épreuves.
Des témoignages recueillis sur place font état de fouilles jugées humiliantes, notamment à l’encontre des candidates. Certaines affirment avoir été contraintes de soulever même leurs vêtements pour prouver qu’elles ne cachaient aucun objet interdit. D’autres dénoncent l’attribution de notes nulles dans plusieurs matières, malgré leur participation effective aux épreuves, une situation qu’elles qualifient d’injuste.
Les candidats critiquent également la méthode de correction, estimant que les feuilles d’examen sont parfois manipulées sans rigueur. Ils appellent à une révision du système de correction, soulignant que les correcteurs ne devraient pas se limiter au correctum, mais tenir compte de la diversité des raisonnements possibles.
Fortuné Tchessy, une jeune candidate de 19 ans, a lancé un appel pressant aux autorités haïtiennes pour qu’elles assument leurs responsabilités. Elle réclame une meilleure protection des candidats durant les examens et profite pour dénoncer les frais d’inscription jugés excessifs. « Certaines institutions exigent entre 3000 jusqu’à 50000 gourdes pour l’inscription au bac permanent », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, plusieurs candidats ont souligné les difficultés rencontrées durant leur préparation. Nombre d’entre eux affirment avoir passé des mois sans encadrement pédagogique, en raison de l’absence de professeurs. « À certains moments, seules les écoles situées dans le haut de Delmas fonctionnaient. Celles du bas de la ville ont dû fermer leurs portes à cause de la violence des groupes armés », a confié un candidat.
Face à ces multiples défis, les postulants exhortent l’État haïtien à prendre des mesures concrètes pour garantir la stabilité du pays et assurer une gestion plus rigoureuse et équitable des examens officiels.
Likenton Joseph
