Haïti/Insécurité

Les gangs armés s'infiltrent dans les quartiers huppés, James Boyard alerte sur cette menace invisible

Le professeur James Boyard tire la sonnette d'alarme face à une nouvelle pratique d'infiltration des gangs armés dans les quartiers huppés, qui consiste à acquérir des maisons ou des terrains qu'ils proposent de payer cash, en utilisant des noms de femmes comme couverture.

L'insécurité a atteint son paroxysme en Haïti, plus aucun espace ni aucune catégorie sociale n'est à l'abri de ce fléau. Pour se protéger contre cette violence de nature prédatrice qu'exercent les bandits à l'égard de la population, les résidents de certains quartiers ont développé une stratégie protectrice de blindage, appelée prévention du crime par l'aménagement du milieu ou prévention du crime par l'aménagement de l'environnement (PECAM), selon les précisions du professeur James Boyard.

M. Boyard sonne l'alarme contre une menace d'intrusion et même d'infiltration des éléments des gangs dans les grands quartiers résidentiels. «Les bandits sont pris dans leurs propres pièges, ils ont développé au fil des années une violence de nature prédatrice, ce qui a contraint des milliers de citoyens à abandonner leurs maisons. Certains se sont rendus dans des quartiers de transition et d'autres, ceux qui ont un moyen économique élevé, se sont dirigés vers les quartiers sécurité», explique-t-il.

Face à cette tentative d'infiltration, deux considérations s'imposent selon les affirmations du professeur, qui estime d'une part que les malfrats pourraient s'inquiéter de voir partir en fumée leur capital économique accumulé à partir de détournements des camions de marchandises, de carburant, d'extorsion et de kidnapping lors d'une éventuelle intervention policière ou militaire dans les quartiers assiégés par les gangs. Ils optent pour placer leur argent dans des comptes en banque avec des noms d'emprunts ou investir dans l'immobilier. «Depuis quelque temps, les bandits utilisent des noms de femmes ou envoient des jeunes femmes acheter des propriétés bâties ou non bâties dans des zones de sécurité pour blanchir leur argent», indique-t-il.

D'autre part, il déclare que les caïds souhaitent accéder à ces quartiers huppés à l'aide de ces jeunes femmes qui achètent des maisons, prétendant que leurs familles sont immigrées à l'étranger. Ainsi, il prévient que ces malfrats pourraient utiliser ces maisons en tant que cellules dormantes de kidnappeurs destinées à repérer de nouvelles cibles capables de verser de fortes rançons en cas d'enlèvement.

En ce sens, il lance un appel à la vigilance à la population face à cette nouvelle stratégie d'infiltration qui pourrait leur être fatale même à l'intérieur des barrières de protection. Il les invite à exiger de très bonnes informations de tous ceux qui veulent louer ou acheter un appartement ou un terrain dans leur zone de résidence.

 

Sheelove Semexant

 

 

 

 

 

 

 

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