En réponse à l'escalade de la violence causée par les gangs criminels en Haïti, la formation d'une force multinationale prend de l'ampleur. Plusieurs pays, dont les Bahamas, ont manifesté leur soutien au Kenya, qui s'est proposé pour prendre la direction de cette force.
En effet, les Bahamas se mobilisent également pour participer aux efforts internationaux visant à rétablir la paix en Haïti. Selon Reuters, le gouvernement bahaméen a annoncé sa décision après avoir reçu une demande du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, appelant les pays voisins d'Haïti à unir leurs forces avec le Kenya.
Les Bahamas prévoient d'envoyer 150 personnes pour rejoindre la force de police multinationale, placée sous la direction du Kenya. Dans un communiqué, le gouvernement des Bahamas a exprimé sa volonté de coopérer avec les partenaires de l'hémisphère, notamment les États-Unis et le Canada.
Le ministre kényan des Affaires étrangères, Alfred Mutua, a qualifié cette intervention en matière de sécurité comme une occasion de manifester la solidarité avec les personnes d'ascendance africaine à travers le monde.
Par ailleurs, le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, a eu une conversation qualifiée de fructueuse avec le président kényan, au sujet d'une mission d'évaluation préalable au déploiement de la force multinationale en Haïti.
« J’ai eu, ce matin, une conversation cordiale et fructueuse avec le Président du Kenya, Williams Ruto, au cours de laquelle nous avons discuté, entre autres, de la venue prochaine d’une mission de reconnaissance et d’évaluation en Haïti », a publié le chef du gouvernement haïtien sur Twitter.
Dans l'intervalle le Canada a également exprimé son soutien à la proposition du Kenya de diriger la force multinationale en Haïti, et se dit prêt à collaborer pour assurer le succès de la mission de reconnaissance, sous réserve de l'approbation du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les États-Unis également se montrent favorables à l'envoi d'une mission de sécurité en Haïti et saluent la réponse du Kenya à l'appel pour diriger cette force multinationale afin de soutenir la police nationale dans sa lutte contre les gangs.
«Les États-Unis félicitent le gouvernement du Kenya d'avoir répondu à l'appel d'Haïti et d'avoir envisagé de servir de chef de file pour une force multinationale en Haïti pour aider à lutter contre l'insécurité causée par la violence des gangs », a écrit le Département d'État américain dans un communiqué, le mardi 1er août 2023.
«Les États-Unis attendent avec impatience de travailler avec les partenaires d'Haïti pour faire avancer ce processus avec succès, notamment par le biais d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant une force multinationale en Haïti », stipule le communiqué.
Le Département d'État américain a souligné la nécessité pour les acteurs haïtiens, notamment les politiques, de prendre des mesures urgentes pour élargir le consensus politique et rétablir l'ordre démocratique.
Rappelons que dans environ deux semaines, le Secrétaire général des Nations unies devra présenter un rapport au Conseil de sécurité détaillant la formule à adopter concernant l'envoi de cette mission en Haïti. Avec la manifestation du Kenya, le déploiement d'une force en Haïti devient de plus en plus imminent.
Esdra Jeudy