HUMANITARIAN PAROLE

Des milliers haïtiens approuvés ne peuvent pas quitter le pays, faute de passeport

 Des milliers haïtiens approuvés ne peuvent pas quitter le pays, faute de passeport

L’Ambassade américaine en Haïti a fait le point, le mardi 28 février, sur l’avancement du programme Humanitarian Parole lancé il y a quelques semaines pour permettre aux citoyens de quatre pays, à savoir Nicaragua, Cuba, Vénézuéla et Haïti, de séjourner aux États-Unis pendant une période de deux ans. Plus de 36 500 personnes ont déjà reçu l’autorisation de fouler le sol américain.

En effet, selon des données publiées par l’Ambassade américaine à Port-au-Prince, jusqu’au 17 février, plus de 36 500 citoyens, issus des quatre pays concernés, ont bénéficié du programme et ont déjà reçu l’autorisation de voyage pour les États-Unis, alors que plus de 60 400 ont subi une vérification.

 

Cependant, les citoyens haïtiens sont confrontés à une contrainte administrative majeure,  car la majorité des personnes approuvées dans le programme humanitaire n’ont pas en leur possession leurs passeports. Ils sont seulement parvenus à obtenir la photo de la première page du document leur permettant d’enclencher le processus. 

 

Sur les 11 300 Haïtiens approuvés dans le programme, seulement 5 500 sont entrés aux États-Unis, selon les chiffres officiels. Un véritable calvaire pour ces citoyens qui ne rêvent que de quitter le pays, en raison de la crise multidimensionnelle avec en toile de fond une insécurité généralisée exacerbée par des cas de kidnapping à répétition.

 

Depuis l’annonce de ce programme, obtenir de l’immigration et l’émigration un passeport est un véritable parcours du combattant, malgré l’installation des multiples autres centres de réception de demande du document,  cela n’a pas permis de diminuer l’affluence devant les bureaux, et la situation est d’autant plus compliquée avec notamment le système mis en place par des individus pour racketter les demandeurs. 

 

Les gens doivent, en effet, payer désormais des sommes faramineuses pour se procurer le précieux sésame. Ajouté à tout cela, le service est d’une lenteur déconcertante, ce qui hypothèque leurs chances de fuir le pays. Plusieurs victimes ont déjà été enregistrées dans des incidents survenus dans plusieurs centres. 

 

Le lundi 27 février, une femme a été tuée et deux autres personnes blessées, au Bureau de l’immigration et de l’émigration du parc Sainte-Thérèse à Pétion-Ville. Elle a été tuée d’une balle provenant de l’arme d’un individu, que certains identifient comme étant un policier. Ce dernier était venu faire des passeports pour plusieurs personnes qui l’accompagnaient, selon ce qu’ont rapporté des témoins.

 

Rappelons qu’un groupe de 20 États républicains aux États-Unis ont réclamé l’arrêt immédiat du programme élargi de libération conditionnelle humanitaire. Avant les confrontations fixées pour le 25 avril prochain, le juge devrait se prononcer le 7 avril sur la demande de décision préliminaire de ces 20 États.

 

 

Esdra Jeudy

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