Le grand drame de notre pays c’est l’indigence de notre société civile.
Notre dite société civile a connu des associations, des fédérations, des groupements, qui se sont souvent impliqués dans les luttes politiques avec l’objectif apparent de rebattre les cartes afin que notre communauté ait des lendemains meilleurs. Cela devrait être le but des acteurs de la société civile. S’organiser en groupe de surveillance, groupes de pression, groupes de réflexion active, afin que les politiques ne se retrouvent pas seuls sur la scène, ce qui provoque les dérives que l’on connait.
Mais tout comme nos dits partis politiques, ces groupes de notre société civile ont souvent été pris en otage par des affairistes, des imposteurs à la grande gueule dont la feuille de route était toujours la même : se frayer un chemin vers le pouvoir, trouver des avantages financiers du pouvoir et surtout obtenir des financements d’organismes étrangers si bien que certains groupes de la société civile haïtienne se sont retrouvés cooptés par l’étranger.
Le plus inquiétant dans l’histoire c’est quand des personnalités devaient être désignées par des associations pour des postes importants. On a toujours été étonnés du fait que le choix semblait se diriger vers des femmes et des hommes peu connus, sans grande réputation, sans grande connaissance, souvent des insignifiants. Comme si on était constamment que ce soit au pouvoir, dans l’opposition, dans la société civile, dans un jeu de reproduction continue de la délinquance, de la corruption et de l’ignorance.
On ne se mettra pas sur d’autres rails si notre société civile ne s’organise pas d’une autre manière, si au sein de chaque association, de chaque groupement, on ne fait pas la révérence à la compétence, à l’honnêteté et à l’engagement citoyen. Il ne faut pas qu’au sein de cette société civile on retrouve les mêmes comportements répertoriés dans les officines du pouvoir politique.
Pour cela un engagement citoyen est nécessaire. Il faut que les citoyens réapprennent à s’organiser pour demander des comptes aux dirigeants politiques et même aux acteurs économiques. Quelques pétitions circulent actuellement sur les réseaux pour porter les institutions qui luttent contre la corruption à honorer leurs missions. Ces institutions sous le feu des délinquants politiques. C’est à nous, citoyens, de donner à ces institutions l’appui nécessaire. L’engagement peut commencer simplement en signant des pétitions qu’on juge juste.
L’engagement citoyen n’est pas seulement nécessaire. Il est vital.
Gary Victor
