Par habitude, nous accueillons, en Haïti, la saison cyclonique avec les mêmes craintes qu’un événement exceptionnel survienne et nous fasse mal. Chaque année, au lancement de la saison cyclonique, gouvernants et gouvernés, aux niveaux local et national, s’accordent quand même quelques instants pour imaginer leur désarroi face à un désastre. Nous avons connu tant de désastres. Et, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les générations actuelles d’Haïtiens ont subi ce basculement dans la banalisation du drame.
La préparation pour faire face aux menaces est sans nul doute l’effort de trop que la population, qui attend légitimement la manifestation du bon sens des autorités, refuse de consentir.
Par habitude également, la Direction de la protection civile (DPC), agence gouvernementale dédiée à la protection de la population contre toutes sortes de menaces a livré les détails de son plan de contingence pour la saison cyclonique: « la réhabilitation des abris d’évacuation, l’élaboration des cartes multirisques et le développement de son système d’information géographique en y ajoutant de nouvelles données permettant de localiser des bâtiments critiques, tels les centres d’opérations d’urgence et les abris provisoires sur l’ensemble du territoire ».
Avec, la dégradation de l’environnement, le mauvais état des bassins versants et l’obstruction des canalisations urbaines par toutes sortes de décombres, peu importe son intensité, une averse peut potentiellement causer des inondations sévères voire occasionner des pertes de vie humaine.
Et, Melissa n’est qu’une partie des menaces. Les autres tiroirs sont remplis: aléa sismique, famine, kidnapping, instabilité politique, etc.
La Rédaction
