Mettons l'accent d'abord sur les normes prudentielles après et plus spécifiquement on parlera des normes macro-prudentielles et normes micro-prudentielles, et en conclusion l'accent sera mis sur le comportement des Banques Haïtiennes lors de la crise financière internationale de 2008-2009.
I- Les normes prudentielles
Les normes prudentielles sont des règles et des exigences imposées aux Institutions financières, en particulier les Banques, pour assurer leur solidité, leur solvabilité et la stabilité du système financier dans son ensemble. Elles visent à encadrer la gestion des risques, comme les risques de crédit, de liquidité et de marché, par des exigences de capital minimum, des ratios de liquidité et d'autres règles pour garantir que les Banques peuvent résister aux chocs financiers et économiques.
Les normes prudentielles sont le pilier de la régulation bancaire. Elles garantissent que les institutions financières opèrent de manière sûre, qu'elles sont capables de résister aux chocs et, par conséquent, qu'elles contribuent à la stabilité et à la confiance dans le système financier.
II- Les normes macro-prudentielles
Les normes macro-prudentielles désignent un ensemble de politiques et d'instruments visant à prévenir les risques systémiques dans le secteur financier, en surveillant le système dans son ensemble pour identifier et contenir les vulnérabilités susceptibles de déstabiliser l'économie mondiale. Elles se distinguent des normes microprudentielles, qui se concentrent sur la solidité des institutions financières telles que les Banques etc.
Ces normes cherchent à limiter L'accumulation des risques, tels les bulles immobilières comme en 2008-2009 aux États-Unis avec la crises de "subprimes", l'endettement excessif des manages ou des entreprises, et la prise de risque insensé par les Banque, afin de préserver la stabilité financière globale. La finance au niveau mondial ne doit pas devenir folle
A- Objectifs des normes macro-prudentielles
1- Prévenir le risque systémique
Elles visent à éviter qu'une défaillance dans une partie du système financier ne se propage à l'ensemble, provoquant une crise généralisée
2- Contrer L'accumulation de risques
Elles régulent des pratiques qui peuvent mener à des déséquilibres, comme l'endettement excessif ou la spéculation sur les actifs, un exemple: la crise des subprimes aux États-Unis en 2008-2009.
3- Assurer la stabilité financière
Elles co
B- Exemples de politiques et d'instruments macroprudentiels.
4- Limites d'endettement
Plafonner le rapport entre le revenu des ménages et le montant des prêts immobiliers.
5- Ratios de capital plus élevés pour les Banques.
Exiger des Banques qu'elles détiennent plus de fonds propres pour absorber les éventuels pertes.
6- Intervention sur les marchés immobiliers.
Mettre en place des mesures et régulation pour avoir des marchés immobiliers moins surchauffés et réduire la spéculation des uns et des autres.
7-Test de résistance des Banques
L'acide test permet d'évaluer la capacité des grandes Banques à résister à des chocs économiques majeurs.
III- Différence entre les politiques macro et micro-prudentielles
- Microprudentiel:
S'intéresse à la santé de chaque institution financière prise individuellement.
- Macroprudentiel
Considère l'ensemble du système financier et l'interaction entre ses différentes composantes.
Conclusion
En résumé, les normes macroprudentielles pour empêcher la procyclicité(1) de la finance, sont des outils essentiels pour maintenir la stabilité du système financier en agissant sur les risques à l'échelle nationale, et non sur des entités isolées l'apanage des normes micro-prudentielles.
Au cours de la crise financière de 2008-2009, alors que certaines Banques aux États-Unis et ailleurs ont fait faillite, les Banques Haïtiennes ont été épargnées et affichaient même une solide rentabilité. Trois(3) éléments ont été avancés pour expliquer cette performance:
a- Les Banques Haïtiennes ne prennent pas de risques au niveau de leur portefeuille d'investissement sur le marché financier international, en investissant surtout que dans les bons du trésor des Gouvernements, un titre presque sans risque dont le rendement par conséquent est très faible. On comprend pourquoi le taux créditeur pratiqué par les Banques commerciales en Haïti sur le dépôt bancaire demeure très faible, souvent moins de 1%.
b- Le système Bancaire Haïtien n'est pas profondément connecté au système financier international, donc la crise financière internationale ne pouvait pas trop impacter nos Banques.
c- Les Banques commerciales Haïtiennes font tout sauf l'intermédiation financière, leur vraie mission et elles ne s'engagent pas véritablement dans le développement économique et social d'Haïti car, elles n'accorde pas du crédit à l'investissement, ne serait-ce que pour gérer la trésorerie des entreprises( en 2023 moins de 10% des dépôts Bancaires consacrés au crédit).
Les Banques commerciales Haïtiennes ne remplissent pas leur mission et pourtant elles sont rentables et profitables. Un vrai paradoxe typiquement Haïtien.
(1)- amplification des cycles économiques
Dr Eddy N. LABOSSIERE.
11/17/2025.
