Pascal Smarth: artiste peintre, un pur produit de l’ENARTS qui brille au Canada ?   

Pascal Smarth: artiste peintre, un pur produit de l’ENARTS qui brille au Canada ?   

Dessinateur talentueux et artiste peintre disposant d’une reconnaissance mondiale confirmée, il excelle parfaitement à la fois dans les techniques de représentation et de reproduction dans l’art figuratif, autant, il se confirme comme un véritable artiste peintre très affirmé dans l’art abstrait. Coup d’œil sur la trajectoire de Pascal Smarth, dont l’univers pictural est partagé entre les trois grandes périodes ou tendances :  le réalisme, le surréalisme et l’abstraction.  

De nombreux historiens et des critiques d’art se sont déjà penchés sur les œuvres et la trajectoire de l’artiste, parmi lesquels on peut citer Gérald Alexis.  Le feu professeur Wébert Lahens, rapportait dans les colonnes du Nouvelliste, en 2018, dans l’une de ses publications : “Pascal Smarth a mis, à l'instar du peintre romain Mircea Canton, du spirituel dans l’art, en référence à Kandinsky qui cherchait « la cohérence intérieure ».”.  

De la maîtrise des techniques en arts plastiques (peinture, sculpture et céramique) à la maturité artistique de l’artiste confirmée tant dans son pays natal qu’à l’échelle internationale, il faudrait rappeler que l’année 2026 marquera au moins trois grands faits dans la vie de l’artiste peintre Pascal Smarth. Né en 1966 dans la ville de Cavaillon (dans le Sud d’Haïti), en 2026, il va célébrer son soixantième anniversaire. Parallèlement, cette année marquera les quarante ans depuis qu’il a intégré les rangs du département des arts plastiques de l’Ecole nationale des Arts (ENARTS) en 1986. Quinze ans plus tard, en 2001, l’artiste allait immigrer avec sa famille au Canada, ce qui ramènera le vingt-cinquième anniversaire de cette transition, qui n’a pas pu imposer une éventuelle reconversion professionnelle de Pascal Smarth. 

Discipliné a première vue, une perception renforcée dans une certaine mesure par la simplicité affichée de cet artiste professionnel, pratiquement depuis plusieurs années à la fois   bien encadré et assisté par la coordonnatrice des Ateliers Smarth, Shela Caze, également une ancienne de l’ENARTS, cette fois-ci en histoire de l’art, et épouse du peintre.  

Dans l’atelier de l’artiste, on distingue parmi les œuvres en gestation et en préparation, une collection de tableaux qui portent les charges émotionnelles diluées dans les souvenirs et la mémoire du séisme du 12 janvier 2010. Il rappelle que ces œuvres figurent dans un projet de publication qu’il comptait présenter avec des textes inédits, qu’il garde en souvenir de son feu cousin assassiné il y a quelques années, le célèbre poète et journaliste, mais également ancien étudiant de l’ENARTS, Jacques Roche. 

D’une génération d’artiste à une autre, entre les salles d’accueil, les salons et bureaux des institutions publiques et privées en Haïti, comme dans plusieurs autres pays, de nombreux tableaux signés Pascal Smarth continuent de capter l’attention des publics et des visiteurs sensibles aux paysages imaginaires, figuratifs, fragmentés, symboliques et abstraits. Quels sont les principaux repères qui caractérisent la pertinence esthétique, la profondeur ou la puissance symbolique dans les œuvres de l’artiste peintre Pascal Smarth ? Comment l’artiste exploite l’espace-temps et manipule la matière dans chaque tableau ?  

De 2000 à 2025, Pascal Smarth a réalisé un long pèlerinage artistique, en exposant ses œuvres picturales un peu partout. On retiendra parmi ses expositions individuelles organisées, celle de la Maison culturelle et communautaire de Montréal Nord, en 2023, et une autre tenue dans les salles de la Galerie d’Art Nader, Port-au-Prince, Haïti (2018). Il a également exposé à la galerie Helmer, Montréal (2017) ; Le city Hall, Ottawa (2015) ; Les Ateliers Jérôme, Port-au-Prince, Haïti (2014) ; Au Monument National, Montréal (2013) ; à l’espace des Arts, Montréal et l’hôtel Château Cartier, Gatineau (2011) ; à Les Ateliers Jérôme, Port-au-Prince, Haïti (2011) ; Au  Carbide Mill, Victoria’s Island, Ottawa et à la galerie d’Art Nader, Port-au-Prince, Haïti.  

De 1993 à 2025, les œuvres picturales de l’artiste ont été présentées dans plusieurs expositions collectives.  Dans cette liste figurent: Le salon des arts visuels afro-canadiens (SAVAC), Ottawa, (2024) ; Le Sénat du Canada, RÉCITS, Ottawa (2023); En tandem Maison de la Culture Jeanine-Sutto et Galerie Hugues Charbonneau, Imaginaires Souverains, Montréal (2022) ; Les Ateliers Jean-René Jérôme, lors du  Printemps de l’Art en Haïti (2021) ; La galerie Carte Blanche, Montréal ; Le City Hall, Ottawa ; L’exposition permanente,  Sussex Gallery, Ottawa ;  L’exposition permanente, Galerie Terra Art, Pérou ; Le Panmerican Games, l’Art des Amériques, Columbus Center, Toronto  ; Le 18 novembre, en mémoire de Vertières, City Hall, Gatineau ; Le Saint-Bridgid’s Center, Ottawa ; Rencontres, MUPANAH ; l’initiative Haïti Affirmation Arts, New York, New York, entre autres.  Comment utiliser le parcours à succès de ce peintre international, pour motiver et orienter les jeunes talents qui évoluent dans la diaspora et en Haïti ? Qu’est-ce qui explique le fort attachement de ce peintre avec sa terre natale et sa reconnaissance envers l’ENARTS ?  Qu’est-ce qui explique la transition picturale et esthétique, passant du figuratif au non-figuratif dans le parcours de cet artiste peintre ?  

D’autres avant lui, tels que Picasso, Dali ou même Tiga, parmi les peintres célèbres d’ici et d’ailleurs, sont également passés par ces différentes voies esthétiques. Pratiquement tous s'inscrivent dans une quête permanente authenticité, de créativité ou de vérité traduite par la confrontation entre l’imagination et la matière.  

Dans l’histoire de l’Ecole nationale des Arts (ENARTS), Pascal Smarth figure ainsi parmi les nombreux talents accomplis et encore actifs professionnellement dans les industries culturelles mondiales, issus des premières cohortes, dont les plus influentes têtes d’affiche, évoluent depuis plusieurs décennies entre l’Amérique du Nord et l’Europe.  

De Franck Louissaint à Andrisson, Ludovic Booz, Dieudonné Cédor, parmi les peintres et sculpteurs immortels de l’ENARTS, en passant par le fondateur de l’institution, l’historien Michel-Philippe Lerebours, la professeur Marie Laurence Jocelyn-Lassègue, ce sont parmi les noms gardés fièrement et fidèlement à l’esprit lors des échanges avec l’artiste autour de ses souvenirs de l’alma mater.  Il garde également de bons souvenirs et des œuvres échangées avec ses anciens camarades, trente-neuf ans plus tard. 

Dans son art, explorant des sujets à la fois sacrés, sexualisés, symboliques et surtout asymétriques, on a l’impression d’affronter plusieurs saisons combinées entre les différentes matières et les éléments de la nature fragmentés. L’abstraction dans les tableaux signés Pascal Smarth est loin d’être comparable au vide. Les formes sont vivantes et visibles, Elles vibrent entre les différentes couches et les touches, les couleurs et les contrastes superposées.  A l’ombre des œuvres figuratives, par les plus célèbres on retrouve celle qui offre à Jésus une nouvelle vie (vue) accrochée à La Croix, nous sommes en mesure de conclure que l’artiste Pascal Smarth utilise les tableaux comme une source d’inspiration et un support de représentation.  A travers chacune de ses peintures, réalisées suivant la technique acrylique sur toile et/ou sur papier, les paysages et les personnages se complètent entre les ombres, les nuances, le sacré et l’abstraction des émotions partagées entre deux mondes. 

    

Dominique Domerçant  

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