Alors que tant bien que mal des familles se préparent à célébrer Noël, des centaines de personnes déplacées vivent dans une autre réalité. Pour elles, la fin d’année n’apporte ni lumière, ni sapin, ni cadeaux. La période festive rime plutôt avec faim, insécurité et conditions de vie indignes.
En effet, dans les camps d’hébergement, la situation est alarmante. On y trouve des tas d’ordures, de l’eau stagnante et des tissus sales. L’ambiance de Noël n’existe tout simplement pas. « En cette fin d’année, c’est la faim qui nous tue. Noël est perçu comme une source de tristesse et de souffrance pour nous, c’est la misère », confient certains déplacés.
Face à cette détresse, les habitants des camps lancent un message aux autorités, leurs demandant prendre leurs responsabilités, de rétablir la sécurité dans le pays, pour qu’ils puissent retrouver une vie normale, retourner chez eux et vivre dans des conditions humaines.
Mais la situation ne touche pas que les camps. Dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, petits commerçants et citoyens ressentent eux aussi le poids de la crise. À Carrefour Tifou, par exemple, les marchands racontent leur quotidien difficile. Les coups de feu quotidiens, les déplacements forcés et l’insécurité les empêchent de travailler. « On n’a rien à vendre, rien à offrir, même pas un endroit sûr pour dormir », explique un marchand. Les ventes sont quasi inexistantes, et l’espoir des fêtes s’éloigne.
De leur côté, certains chauffeurs de moto-taxis témoignent des conditions difficiles dans lesquelles ils exercent. Beaucoup se déplacent sous la menace constante de bandits, avec peu de moyens pour subvenir à leurs besoins ou soutenir leurs familles. Dans ce contexte, la peur et l’incertitude remplacent l’ambiance de fête que Noël devrait apporter.
Ces citoyens appellent l’État à agir rapidement, à rétablir la paix et la sécurité, et à soutenir les jeunes dans leurs initiatives génératrices de revenus. Car pour eux, la survie et la sécurité passent avant les décorations et les cadeaux.
Noël 2025 s’annonce donc comme un rappel brutal que, pour une grande partie de la population haïtienne, la fête rime encore avec souffrance, alors que l’espoir et la solidarité devraient pourtant briller partout.
