La douzième édition de la Semaine de l’audit, programmée du 24 au 28 novembre de cette année, est un succès en matière d’innovation et d’activités. Le Conseil d’administration n’a pas seulement misé sur la conférence inaugurale ni sur les formations. Pour cette édition, la conférence des leaders et la foire d’orientation constituent deux activités remarquables qui ont non seulement alimenté les débats sur l’évolution du métier de l’audit, mais aussi placé les acteurs face à leurs responsabilités.
Pour la première journée, marquée par la conférence inaugurale, plus d’une centaine de personnes se sont réunies à Pétion-Ville, où un échange enrichissant a eu lieu autour de plusieurs thématiques débattues par différents experts du domaine de l’audit.
Nathanaël Jean-Louis, président du Conseil d’administration de l’IIA-Haïti, a souligné à cette occasion la nécessité d’intégrer des pratiques de contrôle au sein des institutions publiques comme privées. Selon lui, il ne peut y avoir de développement durable sans une bonne gouvernance, et il ne peut y avoir de bonne gouvernance sans pratiques d’audit au niveau des institutions. C’est dans cette perspective que le thème retenu pour l’année est : « Développement durable : défis et perspectives pour Haïti et ses institutions ». Un sujet qui arrive à un moment où l’on exige redevabilité, lutte contre la corruption et une bonne analyse des risques pour la croissance de nos institutions, a insisté le responsable, tout en rappelant que chaque institution du pays devrait disposer d’une commission d’audit pour contrôler ses actions, car cela contribue à la pérennité des entreprises.
Parmi les intervenants qui ont pris la parole au cours de cette première journée à travers plusieurs panels d’échanges, Mme Corinne Cathala, cheffe de mission de la BID (Banque Interaméricaine de Développement) en Haïti, a salué l’initiative d’organiser la 12e édition de la Semaine de l’audit et a réaffirmé l’engagement de la BID, en tant que sponsor officiel de l’événement, à soutenir les efforts visant à renforcer la gouvernance institutionnelle et la transparence dans l’administration publique. Elle a rappelé que la BID continuera d’encourager tout ce qui a trait aux mécanismes de contrôle, à la reddition de comptes et à l’évaluation dans les politiques publiques du pays. Guy Langevin, conseiller en gouvernance exécutive, est intervenu sur « Gouvernance et développement durable : fondements et pratiques », un sujet qui a animé la salle et a ouvert un débat sur les choix de gouvernance en Haïti et les moyens de gouverner efficacement pour atteindre le développement durable.
Le Dr Hubermane Ciguino et Patrick Saint-Pré sont intervenus sur « Défis spécifiques pour Haïti : résilience institutionnelle et adaptation aux crises ». Un sujet qui a clairement mis en lumière la vulnérabilité d’Haïti face aux crises de ces dernières années, et les intervenants ont présenté plusieurs conseils pouvant aider les entreprises à rester solides malgré le contexte, notamment à travers des mesures de contrôle et de bonne gouvernance. Plusieurs autres experts ont également pris la parole durant la journée dans un cadre lié au thème et ont sensibilisé davantage le public aux pratiques du métier d’audit.
Pour la deuxième journée, l'institut a réuni différents leaders, chefs d’entreprise, professionnels comptables et acteurs de la chaîne économique du pays, ce rassemblement a permis aux participants de réfléchir et d’analyser ensemble les questions de gouvernance et de contrôle interne au sein des institutions en Haïti. Les interventions se sont concentrées sur les formules permettant aux professionnels d’utiliser plus efficacement l’intelligence artificielle, d’innover, de rester créatifs dans leur travail et de projeter un avenir où ils pourront s’adapter aux différentes avancées technologiques. Selon les témoignages des participants, cette séance leur a permis d’échanger, de rencontrer des professionnels du même secteur, de renforcer les liens, de partager des expériences et d’explorer les opportunités offertes par le métier de l’audit.
Pour la troisième journée, il s’agissait d’une séance d’orientation et d’initiation au métier de l’audit. Plusieurs centaines d’étudiants issus de diverses institutions universitaires du pays se sont rassemblés pour comprendre ce qu’est le métier d’auditeur et comment associer leurs compétences à cette discipline. Les participants n’ont pas manqué d’interroger les intervenants sur l’utilité d’un tel métier dans la réalité haïtienne. Nathanaël Jean-Louis, président de l’IIA-Haïti, a rappelé aux étudiants que toute structure souhaitant une bonne gouvernance doit disposer d’une fonction d’audit dans l’objectif de combattre la corruption, d’établir une gouvernance solide et d’assurer une bonne analyse des risques. La journée a porté sur le schéma du métier en Haïti, l’évolution des progrès technologiques dans le domaine ainsi que les méthodes de gestion des risques.
L’événement a également été accompagné d’une série d’expositions où l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’Ordre des Comptables Agréés d’Haïti (OCPAH) et plusieurs autres institutions républicaines ont orienté les étudiants sur le métier de l’audit et la reddition de comptes, ainsi que sur le rôle et les attributions de chaque entité.
Pour les deux derniers jours, qui clôtureront la semaine, l’IIA offrira au public deux journées de formation sur l’audit interne. Selon le président du Conseil d’administration, Nathanaël Jean-Louis, l’objectif est de permettre à davantage de professionnels de connaître, comprendre et maîtriser le métier de l’audit. Il rappelle qu’un engagement envers la bonne gouvernance doit venir de chaque citoyen et de chaque professionnel.
Oberde Charles
