À l'approche du 7 février 2026, l'incertitude plane sur l'actualité politique alors que les propositions ne cessent de voir le jour. L'Organisation du Peuple en Lutte appelle à un nouveau consensus politique, alors que le Collectif du 4 Décembre propose un gouvernement bicéphale, dirigé par un juge issu de la Cour de cassation.
À la veille de l'échéance du mandat des membres du Conseil Présidentiel de Transition, le 7 février 2026, l'inquiétude gronde au sein de la société haïtienne. Cette situation soulève de multiples questions. La population civile, par peur d'assister à un chaos politique, s'interroge sur ce qui pourrait arriver au lendemain de cette période, tandis que les acteurs politiques et les membres de la société civile proposent des sorties de crise.
L'Organisation du Peuple en Lutte (OPL) dénonce l'échec du Conseil Présidentiel qui n'a pas su assumer ses responsabilités et réaliser les grands chantiers préalablement définis dans l'accord du 3 avril 2024, régissant la création, le fonctionnement et l'organisation de cette structure de gouvernance. Toutefois, le parti politique reconnaît les efforts consentis par les conseillers-présidents pour empêcher que le pays ne sombre totalement dans le désespoir au cours de ces derniers mois.
«L'OPL s'opposait à cette démarche depuis sa genèse. Nous avons opté de préférence pour un gouvernement bicéphale. Malheureusement, presque tous les acteurs voulaient devenir président, personne n'a voulu céder sa place à l'autre. Nous avons fini par adhérer à ce conseil en toute connaissance de sa fragilité, mais en espérant des retombées positives pour le pays», a confié Danio Siriac, porte-parole de l'OPL. Il ajoute qu'aujourd'hui tout le monde constate presque à l'unanimité l'échec du CPT.
Le protagoniste politique souligne qu'il est plus qu'évident que les élections ne pourront pas se tenir avant l'échéance du mandat du CPT. Néanmoins, il estime que le calendrier électoral soumis par le Conseil Électoral Provisoire le 14 novembre dernier montre la volonté des instances concernées de convoquer la population aux urnes afin qu'elle puisse désigner librement ses représentants.
M. Siriac encourage les acteurs à entamer un dialogue franc en vue de parvenir à un nouveau consensus politique pour mettre en place un gouvernement à deux têtes, avec un président ayant un profil institutionnel plausible. « Nous ne sommes pas en mesure de dicter son appartenance ni son origine, mais il doit être issu d'une nouvelle entente politique», dit-il. Par contre, il avance que cette transition ne devrait pas reproduire les mêmes erreurs que la précédente. Pour y parvenir, elle se doit de résoudre la crise sécuritaire, de restaurer l'autorité de l'État et de rétablir la confiance du peuple en ses dirigeants.
De son côté, le Collectif du 4 Décembre a abondé dans le même sens en dressant un bilan négatif de la gouvernance du Conseil, qu'il qualifie de catastrophe nationale. Son coordonnateur, Jean Robert Arguant, appelle à la démission des membres du CPT avant le 7 février 2026. Ainsi, il plaide en faveur d'une nouvelle transition, composée de citoyens intègres de la société, pendant une durée de 12 à 18 mois. « Il faut éviter à tout prix les gens de cette classe politique désastreuse», a-t-il lancé.
Sheelove Semexant
