Le Conseil électoral provisoire (CEP) a organisé ce mercredi 12 novembre la cérémonie de lancement de la campagne de sensibilisation, de formation et de mobilisation des femmes haïtiennes autour du thème des élections équitables et inclusives.
Cette cérémonie a réuni de nombreuses personnalités publiques, notamment des femmes et des représentantes d’organisations féminines.
Le président du Conseil électoral provisoire, Jacques Desrosiers, est revenu sur ce slogan, soulignant l’urgence d’une meilleure inclusion féminine dans le processus électoral. Il a insisté sur le quota minimum de 30 % de femmes dans tous les postes électifs et nominatifs. L’analyse des trois dernières élections législatives révèle une régression continue, tant au niveau du nombre de femmes élues que de la proportion de candidates présentées par les partis et regroupements politiques.
Il a réaffirmé son engagement, ainsi que celui de ses partenaires, à renforcer la participation des femmes dans les instances décisionnelles et à veiller au respect du quota de 30 %.
« Pour atteindre cet objectif, nous avons décidé de tout mettre en œuvre afin de garantir la présence d’au moins 30 % de femmes à tous les postes électifs », a-t-il déclaré.
À cette occasion, la conseillère électorale Rose Thérèse Magalie Georges a défendu le droit des femmes à participer pleinement au processus électoral, affirmant qu’elles disposent de « l’intelligence, de la compétence et de la légitimité nécessaires » pour le faire. Malgré le principe du quota d’au moins 30 % dans la vie nationale et les services publics, prévu par l’article 17.1 de la Constitution, la participation des femmes demeure largement insuffisante. Lors des dernières élections, moins de 10 % des candidats étaient des femmes.
Selon la conseillère, cette sous-représentation n’est pas due à un manque de compétence, mais résulte plutôt d’un système qui continue de produire des inégalités structurelles, sociales et politiques. Elle a rappelé que cette campagne repose sur la conviction que « Pa gen demokrasi san fanm ».
Présent à la cérémonie, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a souligné l’importance de la participation féminine dans la démocratie. Le gouvernement s’est engagé à promouvoir l’équité politique entre les hommes et les femmes. L’avant-projet du décret électoral prévoit jusqu’à trois milliards de gourdes pour encourager la participation des femmes au processus électoral. Déjà, 40 % du personnel du CEP sont des femmes ; un quota de 30 % est exigé sur les listes législatives, et un bonus de 25 % sera accordé aux partis ayant fait élire plus de 50 % de femmes.
Le Premier ministre a salué la collaboration entre le CEP et ONU Femmes, tout en rendant hommage à plusieurs héroïnes nationales.
Il a conclu en appelant les femmes à poursuivre leur engagement afin d’assurer une démocratie inclusive, stable et prospère.
La ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Pedrica Saint Jean, a pour sa part exprimé la préoccupation de son ministère quant à la faible participation politique des femmes dans le pays.
Elle a invité les femmes à prendre part aux assises régionales et aux états généraux organisés en collaboration avec le MCFDF, et a exhorté toutes les organisations féminines à se mobiliser pour que les articles favorables aux droits des femmes soient maintenus dans le décret électoral.
Sorah Schamma Joseph
