En prélude à la Journée mondiale du diabète, célébrée habituellement le 14 novembre, la Fondation Haïtienne de Diabète et de Maladies Cardio-Vasculaires (FHADIMAC) alerte sur les défis auxquels sont confrontées les personnes vivant avec le diabète et celles à risque sur leur lieu de travail. Par ailleurs, la structure sanitaire plaide en faveur de soins gratuits pour les patients diabétiques.
Cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met un accent particulier sur le diabète au travail, en commémorant cette journée sous le thème : « Diabète et bien-être ». L’OMS indique que des millions de personnes vivant avec le diabète rencontrent chaque jour des obstacles pour gérer leur condition au travail, en raison de la stigmatisation, de la discrimination et de l’exclusion qui pèsent lourdement sur leur bien-être.
En Haïti, la FHADIMAC tire la sonnette d’alarme sur la situation des diabétiques qui font face quotidiennement à des défis les empêchant de mener une vie épanouie. La directrice exécutive de l’institution sanitaire, Dr Nancy Charles Larco, a mis en lumière les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le diabète, notamment sur leur lieu de travail. « Pour des millions de salariés, le diabète est une réalité quotidienne, mais au travail, il peut souvent devenir source de stress, de stigmatisation et de peur », dit-elle.
Mme Larco indique qu’en Haïti, les personnes les plus affectées par le diabète se situent entre 30 et 70 ans, l’âge de la productivité économique. « Ces patients, en raison de leurs besoins constants de consulter leurs médecins, sont victimes très souvent de toutes sortes de discriminations, d’exclusion et de révocation au travail, alors que leur prise en charge requiert entre 2 et 4 dollars américains par jour », explique-t-elle.
Soulignant l’absence de soutien financier pour les patients vivant avec des maladies chroniques, notamment le diabète, elle ajoute,« Tout comme les patients vivant avec le VIH, ces patients devraient avoir accès à des soins gratuits pour faciliter leur traitement et alléger le poids économique de la maladie, qui nécessite une alimentation adaptée et un mode de vie équilibré, en vue de prévenir les complications sévères », a-t-elle plaidé.
La professionnelle de la santé conseille aux patients atteints de diabète de se prendre en main pour éviter les complications débilitantes inhérentes à cette condition, à savoir : des maladies cardiovasculaires ; des troubles neuropathiques, comme la sensation d’engourdissement, des fourmillements, la perte de sensibilité des membres ; des problèmes de cicatrisation entraînant parfois la surinfection des plaies et, dans des cas graves, des amputations ; des problèmes rénaux, comme une insuffisance rénale et, dans les cas plus graves, le besoin d’une dialyse ou d’une transplantation rénale ; des lésions ophtalmiques, qui engendrent des troubles de la vision tels que le glaucome, la cataracte ou même la cécité.
La responsable encourage aussi la population haïtienne à se faire dépister, tout en soulignant les signes et symptômes de la maladie, dont , un besoin fréquent d’uriner et des urines abondantes (polyurie) ; une majoration de la soif (polydipsie) ; un appétit excessif qui s’accompagne d’une perte de poids ; l’apparition d’un trouble de la vision ; une fatigue importante ; la survenue récurrente d’infections.
La directrice de la FHADIMAC affirme que les cas de diabète ont largement augmenté au cours des dernières années en raison du contexte de crise actuel. Elle invite les autorités du ministère de la Santé publique et de la Population à se pencher davantage sur le cas des diabétiques.
Sheelove Semexant
