À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre les risques et désastres, la Direction de la Protection Civile (DPC), en partenariat avec le ministère chargé de la Solidarité et des Questions humanitaires, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) et l’UNESCO, a inauguré, le lundi 14 octobre à Cap-Haïtien, un cycle de trois journées d’activités de sensibilisation, sous le thème « Financer la résilience, pas les catastrophes ».
En effet, plus de deux cents élèves de divers établissements scolaires du département du Nord y participent afin d’acquérir des connaissances et des outils pour faire face aux catastrophes naturelles.
La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence de plusieurs personnalités : Jean Henri Petit, directeur départemental Nord de la DPC ; Emmanuel Pierre, directeur général de la DPC ; Panoroty Prophète, spécialiste de programme Sciences à l’UNESCO ; et Fritz Timo, directeur départemental Nord du MENFP.
Dans son allocution, Jean Henri Petit a souligné le rôle vital de la DPC dans la coordination nationale des réponses aux catastrophes, tout en rappelant que « la protection civile ne peut pas agir seule ; elle doit être soutenue par une population informée et préparée ». Il a notamment insisté sur la priorité que revêt la prévention et sur l’importance d’outiller les jeunes pour qu’ils deviennent des acteurs de résilience dans leurs communautés.
Le directeur général de la DPC, M. Emmanuel Pierre, a rappelé l’engagement de l’institution à renforcer ses capacités, à moderniser ses équipements et à collaborer davantage avec les partenaires internationaux. « Nous ne voulons pas seulement réagir après les catastrophes, mais anticiper », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs annoncé la mise en place de sessions de formation continue pour les enseignants et les agents municipaux afin que le message de prévention se diffuse au-delà de cette campagne.
Le représentant de l’UNESCO, M. Panoroty Prophète, a souligné l’importance de la dimension éducative dans la gestion du risque. « L’UNESCO croit que l’éducation est un pilier central de la résilience : sensibiliser les enfants, intégrer la culture du risque dans les curricula scolaires, c’est renforcer la capacité d’une nation à se relever », a-t-il expliqué. Il a également mentionné l’appui technique de l’UNESCO pour concevoir des modules pédagogiques adaptés à l’environnement haïtien.
Pour Fritz Timo, le directeur départemental Nord du MENFP, cette initiative s’inscrit dans la mission même du ministère : éduquer des citoyens responsables. Il a appelé les écoles du Nord à faire du thème de la gestion des risques une composante permanente de la vie scolaire. « Chaque école doit devenir un centre de sécurité, avec ses plans d’évacuation, ses exercices réguliers et une culture de vigilance », a-t-il prôné.
Durant ces trois jours, les élèves bénéficieront de sessions interactives, d’ateliers pratiques, d’exercices de simulation (tremblement de terre, inondation, cyclone) et de discussions de groupe sur les comportements à adopter en situation d’urgence.
Cette initiative ambitionne aussi de réduire les impacts sanitaires et matériels des catastrophes, souvent aggravés par un manque de préparation, et de promouvoir une culture du risque dans une région exposée aux aléas climatiques et géologiques, à en croire les dirigeants.
« Cette campagne de sensibilisation s’inscrit dans un contexte national où Haïti, en raison de sa situation géographique et de ses infrastructures fragiles, est particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles. L’implication conjointe de la DPC, des ministères, de l’UNESCO et des établissements scolaires témoigne d’une volonté de bâtir une réponse collective », a précisé Emmanuel Pierre.
Hervé Delima