Le Conseil Électoral Provisoire (CEP) a un nouveau président. Il s’agit de Jacques Desrosiers, représentant de la presse au sein de l’institution électorale, qui prend, ce lundi 13 octobre, officiellement la tête du bureau appelé à jouer un rôle central dans le prochain processus électoral du pays. Le nouveau bureau est complété par Me Jaccéus Joseph comme vice-président, Nemrod Sanon au poste de trésorier et Peterson Pierre-Louis en tant que secrétaire.
Lors de la cérémonie d’installation, l’ancien président du CEP, Patrick Saint-Hilaire, a rappelé que cette transition n’est pas seulement un passage de témoin, mais aussi un symbole de continuité institutionnelle. « Le sens de dignité de chaque membre du conseil est le premier pas vers la crédibilité des prochaines élections du pays », a-t-il affirmé, soulignant l’importance de maintenir le cap dans un contexte national complexe.
Patrick Saint-Hilaire a profité de l’occasion pour rappeler les principaux acquis de son mandat. Sous sa présidence, le CEP a notamment assaini sa gestion administrative et financière en mettant en place des mécanismes plus rigoureux et transparents. Les travaux préparatoires au processus électoral ont été relancés, avec un accent particulier sur la révision du cadre légal et électoral. Un accord historique avec l’Université d’État d’Haïti pour la création d’une chaire électorale figure aussi parmi ses réussites.
Malgré ces avancées, le président sortant a tenu à rappeler la gravité de la situation du pays. « Gardons-nous d’ajouter aux crises actuelles », a-t-il averti, en soulignant que chaque décision du CEP doit être prise avec prudence et responsabilité. La vie quotidienne des Haïtiens est déjà marquée par de multiples difficultés, et les institutions doivent agir pour apaiser plutôt que compliquer la situation.
Pour sa part, Jacques Desrosiers a salué le travail accompli par son prédécesseur et a insisté sur le fait que sa prise de fonction ne représente pas une rupture, mais bien la consolidation des acquis. « Ce nouveau leadership que je représente se veut porteur de transparence dans la gestion de chaque denier de l’État », a-t-il déclaré, promettant un suivi rigoureux des finances et de l’administration du CEP.
Le nouveau président a également mis l’accent sur l’écoute et la confiance du public. Il s’agit pour lui et son équipe de restaurer la crédibilité de l’institution et de s’assurer que les citoyens aient foi dans le processus électoral. Le message est clair : le CEP doit redevenir un acteur fiable et rassurant, capable de guider le pays vers des élections transparentes et justes.
Dans un contexte de crises multiples, de violences et d’instabilité, le défi qui attend Jacques Desrosiers et son bureau est énorme. Mais les attentes sont aussi immenses. La population et les acteurs politiques observeront de près chaque action de cette nouvelle équipe, qui doit prouver que le CEP est à la hauteur de sa mission : garantir la transparence, la crédibilité et la légitimité des élections à venir.
Sorah Schamma Joseph
