En réaction au lancement de l’année judiciaire 2025-2026, le directeur exécutif de l’organisation de défense des droits humains, le Centre Karl Lévêque, le Père Jean Gardy Maisonneuve, a déclaré que la priorité judiciaire devrait être une réforme en profondeur du système, afin de permettre à tous les citoyens, sans exception, d’avoir un véritable accès à la justice.
Le responsable de l’association en a profité pour plaider en faveur d’un nouveau système judiciaire, plus équitable, plus transparent et réellement au service de la population. Selon lui, il est urgent de repenser le fonctionnement global de la justice afin qu’elle réponde aux besoins du peuple haïtien et qu’elle retrouve sa crédibilité. Il a pris pour exemple les nombreuses personnes qui passent plusieurs années en prison sans jamais comparaître devant un juge, une situation qu’il qualifie d’inacceptable et d’indigne d’un État de droit.
Selon le directeur exécutif du Centre Karl Lévêque, « C’est la justice qui nous a mis dans la situation où nous sommes aujourd’hui. » D’après lui, pour rétablir la confiance du peuple dans la justice haïtienne, il faut placer davantage de personnes de conscience dans les tribunaux et dans les parquets, des hommes et des femmes animés par un véritable sens du devoir. « Ces personnes doivent savoir qu’elles rendent la justice, et non qu’elles en font un commerce », a précisé le Père Jean Gardy Maisonneuve.
Il a également souligné que la bonne formation des juges constitue un pilier essentiel du redressement du système judiciaire, précisant qu’il faut s’assurer qu’ils sortent d’écoles qui leur transmettent de véritables valeurs humaines, morales et professionnelles.
Enfin, il a insisté sur le fait que la justice doit à tout prix être rétablie dans le pays : « Ce ne doit pas être une question d’argent : celui qui en a ne va pas en prison, tandis que celui qui n’en a pas y va. »
Sorah Schamma Joseph