La Coalition des Regroupements Politiques pour l’Avancement de la Démocratie, Parti Émergent et Alliés (COREPAD/PEA), à travers son Comité d’Éducation et de Suivi de l’Assise Nationale, a tenu une conférence de presse ce jeudi 2 octobre 2025 pour dénoncer la manière dont le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) a organisé la rentrée scolaire pour l’année académique 2025-2026.
En effet, cette deuxième journée de rentrée a montré un très faible taux de participation des élèves, plusieurs acteurs politiques et éducatifs exprimant de vives critiques à l’égard du MENFP.
Dans son intervention, Claudesson Barthélémy, coordonnateur du Comité d’Éducation au sein du COREPAD/PEA, a rappelé le rôle essentiel de l’éducation dans toute société, tout en déplorant le désintérêt manifeste des dirigeants face au nombre croissant d’écoles fermées et d’élèves déplacés, certains se retrouvant dans des camps, livrés à eux-mêmes.
« Je souhaite adresser un message aux dirigeants de ce pays pour leur rappeler leur rôle de leaders et l’importance de l’éducation. Elle est la base du développement d’une nation, le fondement d’une société capable de créer de la richesse, de promouvoir sa culture et de faire avancer son économie. Sans elle, les citoyens ne peuvent pas contribuer au développement du pays. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui, grâce à l’éducation, qui détermineront les dirigeants de demain et la forme que prendra l’État. L’éducation façonne la société ; elle en est le modèle et le reflet », a-t-il déclaré.
Le coordonnateur a vivement critiqué la gouvernance du système éducatif, affirmant que l’éducation n’a jamais été une priorité pour les responsables. Selon lui, le phénomène de la gangstérisation qui ravage le pays est la conséquence directe du mépris et de l’irresponsabilité des autorités à l’égard de l’éducation.
« Depuis toujours, la Constitution haïtienne affirme que l’éducation est un droit fondamental et qu’elle doit être gratuite. Pourtant, rien n’a été fait pour garantir ce droit », a-t-il ajouté.
Il a également reproché aux dirigeants de n’avoir pris aucune mesure d’accompagnement pour soulager les parents à l’occasion de cette rentrée.
Barthélémy a par ailleurs indiqué qu’Haïti demeure, en 2025, le pays le plus touché par l’analphabétisme dans la Caraïbe et sur le continent américain. Cette réalité, selon lui, devrait interpeller le Conseil présidentiel de transition et le Premier ministre, rappelant que la plupart des dirigeants actuels sont issus d’écoles publiques ou municipales, grâce aux sacrifices de leurs parents.
Il a insisté sur la nécessité de renforcer le système scolaire afin d’offrir aux jeunes un environnement sécurisé et propice à l’apprentissage. « Sans cela, aucune réforme ne tiendra. Et nous ne pourrons pas dire que nous avons assumé notre rôle. Ce message s’adresse à tous les représentants de l’État : l’éducation ne peut plus attendre », a-t-il conclu.
Yasmine Sanon