Forum sur le développement d’Haïti : un pacte de gouvernabilité sur 25 ans au cœur des recommandations de l'OIDG

Forum sur le développement d’Haïti : un pacte de gouvernabilité sur 25 ans au cœur des recommandations de l'OIDG

Face à plus de trois décennies de crises politiques, économiques et sociales qui ont fragilisé les institutions et affaibli la confiance des citoyens dans la gouvernance, l’organisation internationale pour la démocratie et la gouvernance lors d'un forum national sur le développement d’Haïti a récemment proposé un ensemble de recommandations. L’initiative vise à jeter les bases d’un Pacte de gouvernabilité sur 25 ans, présenté comme une boussole de stabilité et de développement durable pour le pays.

En effet, les organisateurs ont rappelé que l’instabilité chronique, l’absence prolongée d’autorités légitimes et la faiblesse du consensus politique ont compromis la continuité de l’État.

Dans ce contexte, la mise en place d’un Pacte de gouvernabilité sur 25 ans apparaît comme une nécessité, ont-ils laissé entendre. Inspiré d’expériences internationales, ce contrat social durable engagerait l’État, la société civile, le secteur privé et la diaspora autour d’une vision commune. Il permettrait de transcender les clivages partisans et de garantir des engagements stables dans des domaines essentiels comme la sécurité, la justice, l’éducation, l’économie et l’environnement.

Les participants ont insisté sur la nécessité de moderniser l’administration, de digitaliser les services et de renforcer la reddition de comptes. La réforme électorale, quant à elle, devrait offrir un cadre transparent, inclusif et crédible afin de restaurer la confiance des citoyens et d’encourager la participation des jeunes, des femmes et de la diaspora.

« La lutte contre la corruption a été présentée comme un enjeu transversal, car elle constitue à la fois un problème de gouvernance et une violation des droits fondamentaux. Des mécanismes indépendants de contrôle, la protection des lanceurs d’alerte et des sanctions exemplaires sont apparus comme des priorités incontournables. »

Le forum a également souligné l’urgence d’une réforme du système judiciaire. La réduction de la détention préventive prolongée, qui concerne encore plus de 80 % des détenus, la modernisation des procédures et la garantie de l’indépendance des magistrats sont autant de chantiers identifiés. La lutte contre l’impunité, qui mine la confiance citoyenne, a été désignée comme une condition essentielle au rétablissement de l’État de droit.

Sur le plan social, une attention particulière a été accordée à l’inclusion des jeunes et des femmes. Les intervenants ont insisté sur la modernisation du système éducatif, la création d’opportunités économiques et la protection des femmes contre les violences sexistes et politiques. L’engagement des organisations de défense des droits humains a été présenté comme un contre-pouvoir nécessaire face aux dérives de l’État.

Parallèlement, la dimension environnementale a également été au cœur des discussions. La prévention des risques naturels, le reboisement massif, la gestion durable des déchets et l’adoption d’un pacte environnemental à long terme ont été jugés indispensables pour assurer la résilience nationale et protéger les générations futures, lit-on.

 Le renforcement de la Police nationale d’Haïti, la lutte contre la prolifération des gangs et la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle ont été évoqués comme des moyens de restaurer la cohésion sociale et d’instaurer une paix durable, ont fait savoir les responsables.

Enfin, les participants ont plaidé pour l’institutionnalisation de la participation de la diaspora à travers un Conseil national, la mobilisation de ses ressources économiques via des fonds d’investissement et la valorisation de son capital humain et culturel.

Vladimir Predvil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES