80e Assemblée générale de l’ONU: le Kenya plaide pour une solidarité renforcée en Haïti

Lors de la deuxième journée du débat de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (UNGA80), tenue du 23 au 29 septembre 2025 à New York, de nombreux dirigeants du monde entier ont déjà pris la parole pour aborder les grands défis contemporains sous le thème: « Mieux ensemble: 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains ».

Parmi les délégations présentes, le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), accompagné de plusieurs personnalités politiques haïtiennes, s’est rendu à New York pour participer au lancement du débat général. L’objectif: plaider pour la transformation de la force multinationale d’appui à la sécurité en une force de répression des gangs capable de réprimer les gangs armés, dont les actes de barbarie continuent de ravager le pays.

Face à la montée en puissance des groupes criminels, le président du CPT a reconnu que la crise sécuritaire ne peut être résolue par Haïti seule, sans un appui décisif de la communauté internationale. L’homme d’affaires Laurent Saint-Cyr a multiplié les rencontres diplomatiques dans l’espoir d’obtenir le feu vert de la communauté internationale afin de trouver une issue à la crise avant la fin du mandat de cette force étrangère, dont l’échéance approche.

Malgré la présence de troupes kényanes depuis près de 15 mois sur le sol haïtien, l’insécurité reste omniprésente, tant dans les rues de la capitale que dans les villes de province. Les gangs tuent, brûlent, violent et vandalisent sans retenue.

Pourtant, lors de la deuxième journée du débat général, le président kényan William Ruto a qualifié la mission en Haïti de « leçon vivante » sur les forces et les faiblesses de l’ONU.

« Si tant a pu être accompli avec si peu, combien davantage aurait pu l’être si la communauté internationale avait agi pleinement en solidarité avec le peuple haïtien? », a-t-il déclaré.

M. Ruto a défendu le bilan de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya depuis 15 mois. Il a souligné que, malgré des moyens limités et un effectif déployé inférieur à 40 % des prévisions, la mission a permis de sécuriser le palais présidentiel, le siège et l’académie de la police, de rouvrir des écoles, de rétablir la circulation sur les routes et de réduire significativement les enlèvements et les extorsions.

Cependant, cette déclaration contraste fortement avec la réalité observée sur le terrain. Depuis l’arrivée de la force kényane, plusieurs territoires sont passés sous le contrôle des gangs, les axes routiers se sont transformés en couloirs de rançonnement, et les massacres perpétrés contre la population civile se sont intensifiés. Majorité des institutions de l’état se délocalise.

Dénonçant les demi-mesures trop souvent opposées aux appels d’Haïti, le président Ruto a présenté la mission comme un « avertissement », mais aussi comme une « leçon vivante » sur les limites du système onusien, tout en réaffirmant sa foi dans le multilatéralisme et la solidarité internationale.

Convaincu que la sécurité en Haïti peut être rétablie avec les ressources humaines et logistiques adéquates, Président Ruto a appelé à une attention internationale soutenue, coordonnée et indivisible.

Alors que le Conseil de sécurité examine les prochaines étapes, il a plaidé pour une transition soigneusement préparée et ordonnée, ainsi qu’un engagement ferme pour consolider les acquis durement obtenus.

Likenton Joseph

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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