Plusieurs zones du département de l'Ouest ont été attaquées par les bandits du regroupement dénommé « Viv Ansanm ». Ces derniers sont auteurs de plusieurs scènes de pillage et de tuerie, ce qui a augmenté le taux de violence dans le pays. Après un week-end noir pour les habitants de Tabarre, Solino et autres quartiers, ce 21 octobre, les caïds ont semé la pagaille au niveau de l'Arcahaie et de l'Estère.
Par voie maritime, des malfrats lourdement armés, en passant par Bercy et Luly, ont tenté à plusieurs reprises d'envahir la commune de l'Arcahaie. Grâce à la vigilance des policiers et des habitants, ils ont fini par être repoussés. Dans l'après-midi du 21 octobre, des tirs d'armes automatiques ont été entendus, provoquant un vent de panique dans cette commune. Les résidents ont demandé l'intervention des autorités de l'État pour éviter d'allonger la liste des victimes, en se référant au carnage du 3 octobre dernier à Pont-Sondé, dans le département de l'Artibonite.
Parallèlement, dans la commune de l'Estère, la situation reste tendue après une attaque du gang « 5 Etwal », allié de « Kokorat San Ras », dans la localité de « Mapou ». Ils ont attaqué l'école presbytérale congréganiste de l'Estère (EPCE). Selon des témoignages, cette action s'est produite à peine après que les écoliers de la section primaire aient été relâchés. Lors de ce drame odieux, Michelet Charles, un parent, a été assassiné par les gangs.
Par ailleurs, dans la commune de Delmas, plus précisément sur la route de Delmas, en passant au carrefour de l'aéroport, des bandits ont à plusieurs reprises essayé de progresser en direction de Delmas 30, ce qui a totalement paralysé les activités, que ce soit le transport, le commerce, ou autres. Depuis jeudi 17 octobre dernier, Solino et Tabarre, deux quartiers pris pour cible par les criminels, ont été ravagés. Plusieurs personnes ont été assassinées, des dizaines de blessés sont à déplorer, et plusieurs maisons et voitures ont été détruites et incendiées.
Depuis que la tension règne dans ces zones susmentionnées, plusieurs milliers de personnes ont fui pour échapper aux griffes des gangsters qui ne font aucune exception. Ce week-end, deux jeunes filles ont été tuées, chacune par une balle perdue, à Solino et à Cité Militaire, sans oublier une femme enceinte d'au moins sept mois, assassinée par plusieurs projectiles. Malgré la forte présence policière (PNH) dans ces endroits, les bandits continuent de progresser et ont pris le contrôle de Caonabo, Anglade, et autres ruelles dans la localité de Solino.
Sans soutien, les habitants de Solino, avec le peu qu'ils ont pu emporter, se sont dirigés vers un proche ou ont rejoint les déplacés dans des camps de fortune. Selon des déclarations de quelques membres de la population, les malfrats ont pour objectif de prendre le contrôle de la base de la brigade d'opération et d'intervention départementale (BOID) à Fort National.
Parallèlement, les bandits de Tabarre multiplient les attaques pour tenter de contrôler la base de la brigade d'intervention motorisée (BIM), où ils ont essayé à plusieurs reprises de mener des opérations, toujours sans succès, grâce aux efforts des policiers.
Entre-temps, une rencontre a été présidée par le chef du gouvernement, Garry Conille, ce 21 octobre, avec des ministres ainsi que les forces de sécurité nationale. Au centre des discussions : le rétablissement de la paix dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et les autres zones menacées par les malfrats.
Lors de cette réunion, le Premier ministre a ordonné le rappel immédiat de plusieurs centaines de policiers et soldats des unités d'élite affectées à la protection rapprochée, afin de les redéployer là où la lutte pour la sécurité est plus urgente. Rappelons que, ce week-end, le numéro 1 de la primature a visité les policiers et soldats de l'armée en signe de motivation pour mettre un terme à l'insécurité qui persiste depuis trop longtemps.
Véron Arnault