Des dizaines de familles de Gressier, fuyant la terreur instaurée par les gangs depuis plus d'un mois, ont abandonné la commune pour se réfugier à Léogâne, Jacmel, Grand-Goâve et dans bien d'autres communes du grand sud.
La population de Gressier subit des attaques répétées des malfrats de la Grande Ravine depuis mai dernier. Malgré les nombreuses interventions policières, la situation se détériore pour les habitants, qui sont obligés de fuir pour sauver leur vie.
En raison de cette vive tension, plusieurs dizaines de familles se sont réfugiées sur la place publique de Sainte-Rose à Léogâne, où elles connaissent des moments terrifiants. Jours et nuits, des personnes de tous âges sur la place. Cette situation n'a pas épargné les personnes handicapées et même les femmes enceintes.
Par ailleurs, les réfugiés sont tourmentés par la saison cyclonique. Ils n'ont pas de toit et dorment à la belle étoile. Certains d'entre eux décrivent la situation comme étant un enfer sous le ciel bleu. Lors de la pluie du 31 juillet au 1er août 2024, ils n'ont pas fermé l'œil, nous disent-ils. Quant aux enfants, la majorité dispersée dans la cité pour mendier pour trouver de quoi se nourrir, leurs parents étant incapables de s'en charger.
«Nous vivons ici, puisque nous avons tout perdu lors du passage des criminels qui ont pillé et incendié nos maisons. À quand la fin de cette scène qui nous a mis dans cette situation lamentable? Le gouvernement et le conseil présidentiel de transition ne font que nous ignorer depuis les attaques des bandits.» a déclaré l'un des réfugiés.
Malgré les aides fournies par des instances communales, cela reste insuffisant par rapport au nombre de personnes vivant provisoirement sur cette place très connue dans la cité d'Anacaona. Les agents intérimaires de Gressier et de Léogâne n'ont cessé de demander le soutien pour les personnes vulnérables qui ne peuvent satisfaire leurs besoins. Jusqu'à aujourd'hui, personne n'a répondu à leurs appels.
Entre-temps, les agents de différentes unités de la Police nationale d'Haïti intensifient les opérations visant à repousser les malfrats qui occupent une grande partie de la commune de Gressier . Lors des échanges de tirs, plusieurs présumés bandits ont été mortellement touchés. Alors que l'insécurité persiste sur presque tout le territoire, le Premier ministre Garry Conille continue à demander aux membres des différentes troupes de gangs de déposer leurs armes. Rappelons que depuis l'aggravation de la situation sécuritaire du pays, plus de 600 000 personnes ont été déplacées de leurs demeures pour se réfugier ailleurs.
Veron Arnault