Environ 34 081 migrants haïtiens sont retournés volontairement au pays en provenance de la République dominicaine, selon le dernier rapport du Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), qui décompte au total une quantité de 66 828 citoyens qui sont, entre autres, rapatriés, refoulés, et rentrés volontairement au pays.
En effet, le nouveau bilan du GARR montre une montée spectaculaire du nombre de citoyens haïtiens qui décident d'abandonner leurs emplois, leurs projets et même leurs biens en République voisine pour retourner en Haïti au cours du mois de septembre. « Les retours volontaires ont surpassé les cas de rapatriements pour la toute première fois », explique Sam Guillaume, responsable de communication et plaidoyer du GARR.
Dans ce dernier bilan, le GARR dénombre 34 081 citoyens haïtiens qui ont pris la décision de retourner au pays, par peur d'être victimes d'actes de violence des Dominicains en représailles à la construction du canal d’irrigation à Ouanaminthe. 26 369 ont été rapatriés vers les points frontaliers officiels et non officiels par les autorités dominicaines, et 6 378 ont été refoulés dans les points officiels et non officiels. Parmi ces personnes figurent 36 427 hommes, 19 028 femmes, dont 1 454 sont enceintes, 5 945 garçons, 5 426 fillettes, dont 3 248 mineurs non accompagnés.
La structure continue de dénoncer les actes de maltraitance physique dont sont l'objet les ressortissants haïtiens qui se sont multipliés au cours du mois de septembre. « En plus d'être exposés à la précarité et à l'exploitation, ils sont victimes de rapatriements et de retours forcés avec des traitements inhumains de la part des autorités dominicaines. Les récits de violences et d’abus subis par les migrants haïtiens en terre voisine sont innombrables dans les médias », a dénoncé le GARR.
Fort de ce constat, le Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés appelle à une mobilisation massive des différentes structures de la société civile pour forcer les gouvernements des deux côtés de la frontière à respecter et à valoriser les droits des Haïtiens lésés et bafoués, exigeant le respect de la souveraineté des nations concernées et la protection des droits humains.
Le GARR invite également les autorités haïtiennes à assumer leurs responsabilités envers les ressortissants haïtiens en protégeant leurs droits, mais aussi d'exiger des autorités de la République dominicaine d'assurer la sécurité des ressortissants haïtiens de l'autre côté de la frontière.
Sheelove Semexant
