La crise sécuritaire frappe de plein fouet des Facultés de l'UEH

La recrudescence de la violence des gangs armés dans le pays a de grandes répercussions sur le bon fonctionnement du secteur éducatif notamment les facultés de l'Université d’État d’Haïti. À cet effet, des responsables et des étudiants de l'UEH fustigent les autorités concernées qui ne font rien pour juguler la crise multidimensionnelle, ce qui les empêche de boucler comme cela se doit l’année académique en cours afin d'entamer la prochaine année académique 2023-2024.

Selon le secrétaire général adjoint de la Faculté de droit et des sciences économiques de Port-au-Prince de l'Université d’État d’Haïti, Jackson Julien, la situation actuelle engluée par la montée spectaculaire du niveau du banditisme, contraint les professeurs, étudiants, et des membres du personnel administratif  à rester chez eux par crainte d'être victimes. De son point de vue, ce contexte de crise aiguë actuelle, est on ne peut plus stressant. « Nous sommes très affectés, on ne dispense pas les cours ces jours-ci. Malheureusement, nous sommes obligés de suivre le cours des événements. Tout le monde est à bout de nerfs, professeurs, étudiants et le personnel. Comme l'ont déjà  fait les responsables de la Faculté des Sciences humaines, nous avons pris  également la décision de mettre nos archives et nos documents importants à l'abri, puisque l’on ne sait jamais ce qui pourra arriver dans les prochaines heures ou les prochains jours. Quand on fait  appel aux professeurs ils nous disent catégoriquement qu'ils ne viendront pas dispenser en pareille circonstance, ils ont raison, le risque est énorme », explique le secrétaire général adjoint de la FDSE à la rédaction du quotidien Le National ce mardi 5 septembre 2023. 

On ne sait qui va nous sortir de là parce qu’il est complètement impossible de continuer à vivre dans cette situation indescriptible. Qui sait quand est-ce que la vie reprendra son cours normal dans le pays ? », se questionne M. Julien qui dit être impatient que les étudiants puissent retourner à la Faculté afin de continuer leurs études. 

C'est le même constat dans les enceintes des Facultés de Médecine et de Pharmacie, d'Odontologie, de FASCH et de l'INAGHEI. Dans ces espaces où il devrait y avoir de mûres réflexions et moult débats, les portes de la majorité des salles sont fermées, à peine s’il y avait une dizaine d'étudiants sur la cour de la FMP,  les rideaux de l'INAGHEI sont baissés. Quand on se rappelle qu'à l'heure actuelle ces entités de l'Université d’État d’Haïti devraient se border de postulants désireux de passer les concours d'entrée afin d'intégrer l'une d’entre elles. « C'est parce que les étudiants et les professeurs ont peur qu'ils ne fréquentent presque plus l'espace facultaire », a déclaré un agent de sécurité de la Faculté de Médecine et de Pharmacie. 

La majorité des Facultés qui se trouvent dans les parages de l'Avenue Christophe ont été contraintes de suspendre leurs activités académiques par mesure de précaution à cause du climat d’insécurité qui règne à leurs alentours, dénonce Johnson Joseph, un étudiant de l’Institut national de gestion, d’administration et des hautes études internationales ( INAGHEI ), qui se désole du fait que les jeunes Haïtiens n'ont aucune autre alternative que de prendre la fuite à cause des exactions des gangs armés qui terrorisent la population. « Cette situation nous inquiète. Certains d'entre nous résistent tandis que d'autres ont décidé d'abandonner », a fait savoir le jeune étudiant en Relations internationales, l'air découragé. 

 

Vladimir Predvil 

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