Une délégation de la CARICOM est attendue en Haïti du 4 au 10 septembre dans le but de tenter de trouver une solution à la crise politique et sécuritaire qui sévit dans le pays. Cette initiative intervient suite à des échanges informels qui ont eu lieu en août entre le Premier ministre Ariel Henry et des partis de l'opposition à la Nonciature apostolique.
Le contexte de cette visite est crucial, en raison de la situation qui s'est nettement dégradée. En effet, le pays est confronté à une montée en flèche de la violence orchestrée par des gangs armés qui contrôlent certaines zones stratégiques du pays. L'international ne cesse d'appeler les protagonistes à trouver un accord, mais les initiatives prises en ce sens se sont soldées par des échecs. Malgré le passage de nombreux émissaires dans le pays, les positions n'ont pas évolué, laissant présager un avenir totalement incertain.
Les parties prenantes concernées campent sur leurs positions, laissant le Premier ministre Ariel Henry de plus en plus critiqué, comme le seul maître à bord. En effet, depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse, le neurochirurgien est seul à la tête du pays avec son gouvernement, sans aucun élu dans la République.
Ce dernier a tenté de calmer la situation à coup d'accords politiques. Le dernier en date, signé le 21 décembre 2022, a donné naissance au Haut Conseil de la Transition (HCT). Cette structure, composée de 3 membres issus de différents secteurs de la vie nationale, a pour mission de poser les bases facilitant notamment la réalisation d'élections et la révision de la constitution, mais les résultats se font toujours attendre.
De plus, les nombreuses promesses du chef du gouvernement tardent à se concrétiser, notamment la mise en place du Conseil électoral provisoire. La formation de cette structure traîne en longueur, même si les différents secteurs sollicités ont déjà procédé à la désignation de leurs représentants.
La question d'un exécutif bicéphale est le point qui divise généralement dans les rencontres. Cependant, plusieurs partis politiques se positionnent en faveur de l'élargissement du Haut Conseil de la Transition (HCT). Il est à voir si cette énième mission fera bouger les lignes.
Rappelons que le Conseil de sécurité des Nations unies abordera la situation haïtienne lors de sa réunion prévue le 15 septembre. Il sera question d'examiner notamment la proposition du Kenya de diriger une force multinationale en Haïti. Selon des observateurs une résolution entre les acteurs haïtiens avant cette échéance pourrait avoir un impact significatif sur les décisions à venir.
Esdra Jeudy
