HAÏTI / INSÉCURITÉ

Des établissements scolaires contraints de fermer leurs portes

Des établissements scolaires ont mis fin à la formation en présentiel en raison de la multiplication des enlèvements contre rançon et les affrontements entre les gangs armés rivaux dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des associations de parents d'élèves et éducateurs se disent préoccupées face à cette situation qui hypothèque, pour une nouvelle fois, l'année scolaire 2022-2023.

L'Association des parents d'élèves d'Haïti (ASPAEDH) se dit préoccupée par la multiplication des actes de violence, de kidnapping suivi de séquestration, et la situation sécuritaire qui se dégrade de plus en plus dans le pays, particulièrement dans la zone métropolitaine.  

 

En ce sens, le groupement des parents d'élèves condamne les cas d'enlèvements que sont l'objet les élèves, les parents ainsi que les enseignants, depuis quelque temps, des circonstances qui ont poussé les responsables de certaines écoles à cesser la formation présentielle pour adopter une nouvelle fois l'instruction en ligne.

 

« On a déjà adopté cette stratégie, elle n'a pas vraiment donné les résultats escomptés. L'école en ligne n'a jamais été bénéfique pour les enfants, les parents seront toutes les victimes, ils doivent payer les institutions, pour ensuite avoir les enfants chez eux », a déclaré Fedner Confident, porte-parole de ASPAEDH. 

 

L'organisation, à travers une note de presse, s'interroge sur les conséquences de la fermeture des centres éducatifs sur la qualité de formation des apprenants en raison des exactions des bandits qui pullulent et la guerre des gangs. « Cette situation pourrait réduire, une nouvelle fois le peu de jours de classe déjà insuffisant pour voir le programme annuel de chacune des salles », a indiqué ASPAEDH dans cette note. 

 

Parallèlement, la Confédération des éducateurs d'Haïti exprime son inquiétude face à cette situation qui frappe de plein fouet le système éducatif haïtien, tout en soulignant que le secteur éducatif ne cesse d'être victime des troubles du pays. « L'école devrait être considérée comme un sanctuaire, aujourd'hui, c'est la principale victime de toutes les crises que connaît le pays, aujourd'hui, elle subit des attaques directes », a déclaré le secrétaire général de CNEH, Magalie Georges. 

 

Plus loin, l'éducatrice affirme que ce sont des manœuvres employées pour détruire l'élite intellectuelle du pays. « C'est une attaque contre le savoir, pour créer des travaux non qualifiés et bon marché », a-t-elle martelé.

 

Elle indique que la formation en ligne coupera les liens de socialisation des enfants. Tout en soulignant que les problèmes d'électricité et les difficultés techniques des réseaux d'internet sont des problèmes qui ne sont pas favorables à cette forme d'éducation. 

 

La représentante des enseignants demande aux responsables de gouvernement d'intervenir pour résoudre cette crise afin que les élèves puissent retourner en salle de classe et que les professeurs puissent continuer à instruire les apprenants. De son côté, l'Association des parents d'élèves d'Haïti presse les autorités étatiques à prendre des dispositions pour combattre l'insécurité dans le pays.

 

Sheelove Semexant

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