Caricom à la rescousse d'Haïti?

Une délégation de la Caricom est arrivée en Haïti ce lundi 27 février 2023 comme l’a annoncé le ministre des Affaires étrangères trinidadien, Amery Browne, le week-end écoulé. En réunion avec cette délégation, le Premier ministre Ariel Henry plaide pour que des décisions urgentes soient prises en faveur de la population haïtienne haïtienne, des réponses immédiates aux problèmes de l’insécurité qui est une préoccupation majeure pour le pays.

 La décision de dépêcher cette délégation en Haïti a été prise suite au déroulement de la 44e réunion des chefs d’État et de gouvernement de la Caricom aux Bahamas, qui avait eu lieu le 15 et 16 février dernier. Cette délégation, conduite par le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, et assistée d’un représentant du Canada, a rencontré ce lundi, le Premier ministre Ariel Henry. Pendant leur rencontre, le chef du gouvernement a souligné l’urgence pour que des décisions, mais aussi des actions soient prises par la communauté internationale en faveur du peuple haïtien. Il a mis l’accent sur le problème de l’insécurité qui est une préoccupation majeure et qui constitue aussi un obstacle pour un environnement stable, pouvant faciliter l’organisation des élections. 


 

Au cours de leur passage à Port-au-Prince, cette mission caribéenne doit également rencontrer des acteurs politiques, les membres du HCT (Haut conseil de la transition), des personnalités de la société civile et du secteur privé des affaires et des représentants d’organisations de droits humains, entre autres.  A son tour, le Premier ministre de la Jamaïque, réagissant autour des demandes faites par son homologue haïtien, assure le gouvernement haïtien du soutien de la CARICOM, et se dit déterminé pour un retour à la stabilité et la démocratie sur le territoire où les gangs empêchent de toute part la circulation des vies et des personnes et conduisent de plus en plus de gens vers l’insécurité alimentaire. 


 

Interrogé la semaine dernière concernant la position du Trinidad & Tobago sur une quelconque intervention militaire en Haïti, M. Browne avait confié que l’arrivée des troupes étrangères est un peu « prématuré » à ce stade.  « Ce sur quoi la région est claire, c’est que la solution à la crise doit être dirigée par les Haïtiens. Ceux d’entre nous de la périphérie qui pourraient appeler des troupes à entrer et ainsi de suite, il est un peu prématuré de notre part d’arriver à cela.  C’est l’un des sujets qui sera discuté lors des consultations avec les  parties prenantes et nous verrons où vont ces discussions », a-t-il révélé.  En outre, il s’agit d’analyser la crise haïtienne, le service de la Police nationale, discuter avec les membres de l’opposition sur les prochaines étapes à franchir a ajouté le Premier ministre trinidadien. 



 

Parallèlement, suivant l’agenda établi pour ce lundi 27 février, les membres de la délégation de la CARICOM ont planifié, pour cet après-midi, une rencontre avec des représentants de huit partis politiques, à savoir UNIR, Pitit Desalin, LAPEH, GREH, PHTK, MOPOD, OPL et Kontra pèp la. Tout ceci rentre dans le but d’un dialogue inclusif entre les acteurs pour déterminer comment ils doivent sortir le pays de la crise, ont indiqué les responsables. Par contre, d’autres acteurs politiques comme ceux qui s’identifient au « Mouvement point final », considèrent ce mouvement comme une moquerie de la communauté vis-à-vis d’Haïti. Selon eux, les États de la Caraïbe ne peuvent rien proposer comme solution aux problèmes d’Haïti sans une volonté des pays du Core group. « C’est une perte de temps de croire que la CARICOM peut résoudre la crise haïtienne », ont-ils affirmé. 


 

Oberde Charles

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