Les cas d’enlèvements ont diminué pour le troisième trimestre de l’année 2022, selon CARDH

La tendance du phénomène de kidnapping en Haïti est à la baisse selon la Cellule d’observation de la criminalité (COC) du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) pour le troisième trimestre de l’année 2022. 191 cas d’enlèvements connus ont été recensés de juillet à septembre contre 326 pour le deuxième trimestre, une diminution de 75,27 %.

Selon les observations du CARDH, quatre-vingt-douze enlèvements ont été recensés pour le mois de juillet, contre 51 pour le mois d’août, soit une diminution de 47,96 %. Pour le mois de septembre,ont été enregistrés 42 kidnappings, ce qui équivaut à une diminution de 54,35 %. De plus, moins de dix étrangers ont été enlevés pour le troisième trimestre contre 36 pour le trimestre précédent.

Après une augmentation des actes de kidnapping sur les étrangers au cours du deuxième trimestre de cette année, les missions diplomatiques et internationales, ayant adopté des mesures afin de protéger leurs ressortissants, ont procédé à la réduction de personnel et à la fermeture de certains services, à l’utilisation de voitures blindées, aux déplacements en convoi, précise le CARDH. 

 

Considération des autorités haïtiennes

Pour l’organisme de droits humains, des facteurs internes comme externes pourraient expliquer cette diminution. Du côté de la Police nationale d’Haïti, des changements ont été opérés au niveau du haut commandement avec notamment l’ascension de Frantz Elbé à la Direction générale de cette institution.

 

De plus, d’après cet organisme, les policiers commencent de nouveau à avoir confiance en la hiérarchie de la PNH et les opérations sont mieux encadrées. 

« Le 1er juillet dernier, un décret instituant « une indemnité spéciale de risque au bénéfice des agents de la PNH engagés dans des opérations spéciales de police » a été publié. Plus de 1 000 policiers sont renvoyés pour abandon de poste. Les familles des policiers décédés/ blessés lors des opérations sont visitées et soutenues par le haut commandement », lit-on dans le bulletin du CARDH publié le 27 septembre 2022. 

 

Des opérations sont aussi menées à la Croix-des-Bouquets contre le gang des 400 mawozo responsables des 50 % d’enlèvements en 2021, a fait savoir le CARDH.  Les policiers dans leur lutte pour contrecarrer le banditisme ont appréhendé de présumés bandits tel Ézéchiel Alexandre, alias Ze, chef de base Pilate le 26 juin 2022, stoppés des ravisseurs, libérés des otages.

 La police est également plus présente notamment dans certaines zones où le kidnapping est fréquent. Toujours selon la Cellule d’observation de la criminalité, ces améliorations sont l’installation d’un nouveau directeur à l’Administration générale des douanes (AGD) dans le cadre de la lutte contre le trafic d’armes menée par le gouvernement d’ Ariel Henry, la saisie de pas moins de quatre cargaisons d’armes et de munitions, des arrestations effectuées particulièrement des hauts responsables de l’Église épiscopale d’Haïti. 

Enfin, la crise du carburant diminuant et paralysant la circulation sur la voie publique notamment lors des mouvements de revendications suite à la décision du Premier ministre d’augmenter le prix du carburant n’est pas non plus étrangère à la diminution du kidnapping ces 3 derniers mois. 

 

Le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme a aussi présenté des mesures prises à l’échelle internationale pour contrecarrer la criminalité en Haïti notamment avec l’introduction d’une résolution au Conseil de sécurité le 22 septembre pour sanctionner les « chefs de gangs », ceux qui les soutiennent, les fournissent des armes, les facilitent et les financent est décisive dans la diminution de kidnapping en Haïti. 

 

Recommandations du CARDH

Le CARDH recommande dans cette optique : la poursuite des efforts de la coopération internationale en intensifiant les efforts et en prenant des décisions contre les membres de gangs particulièrement leur chef, le renforcement de la justice et les mécanismes de contrôle en luttant contre l’impunité, plus d’engagements de la part de la société civile qui a besoin d’un leadership éclairé tout comme, le secteur économique et des banques doit s’intéresser au bien collectif, à la création de richesses et au bien-être des plus vulnérables. 

À noter que pour le deuxième trimestre : 290 enlèvements d’Haïtiens (15 collectifs) ont été enregistrés ; 36 étrangers de neuf pays (40 de janvier à date) totalisant 326 contre 225 pour le premier trimestre 2022 une augmentation de 44,8 %. Cinquante-trois enlèvements ont été recensés pour le mois d’avril, contre 118 pour le mois de mai, une augmentation de 117 %, et 155 pour le mois de juin, respectivement une augmentation de 192 % et de 31 %. 

 

Murdith Joseph

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