Le pays en mode « lock»

Une autre journée de pays «lock» dans des quartiers de la capitale haïtienne et au niveau des villes de province. Les revendications n'ont pas changé. Les riverains protestent contre la décision du gouvernement d'ajuster le prix de l'essence, dénoncent la cherté de la vie, la recrudescence de l'insécurité, mais exigent aussi le départ du Premier ministre Ariel Henry.

Les initiatives des forces de l'ordre pour enlever les barricades au niveau de certains quartiers de la zone métropolitaine, durant la soirée du 13 septembre, n'ont pas porté fruit. Tôt dans la matinée,  des riverains ont replacé des pierres, jeté des arbres au milieu des artères pour bloquer le passage et dressé des barricades de caoutchoucs enflammés dans les rues pour embarrasser davantage la circulation des véhicules et des piétons. 


 

Parallèlement, les revendications de la population vis-à-vis du pouvoir en place restent inchangées. Pour cette deuxième journée de protestation, l’annonce du Premier ministre concernant l'augmentation du prix des produits pétroliers sur le marché a été au centre des débats, sans écarter la réclamation de meilleures conditions de vie, l'établissement d'un climat de paix et de sécurité et la dénonciation de la cherté de la vie. En outre, les protestataires déclarent qu'ils s'opposent à toute initiative du gouvernement d'ajuster le prix de l'essence dans les pompes.



 

Par conséquent,  cette nouvelle journée de revendications a provoqué de grandes tensions au niveau de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. À Pétion-Ville, des tirs d'armes automatiques ont été entendus lors du passage des manifestants à la rue Panaméricaine. Des barricades ont été dressées dans les carrefours et dans quelques endroits très stratégiques pouvant faciliter la circulation des véhicules. Certains jeunes ont aussi profité de cette situation de paralysie totale des activités, pour jouer au football dans les rues et mener d'autres activités de loisirs.


 

Durant cette même journée,  bien avant midi, la ville des Gonaïves a été aussi le théâtre d'une situation de panique. Alors que des centaines d'étudiants, venus de divers départements du pays sont présents dans la ville pour suivre des séminaires en droit et en administration, des riverains de la zone, mobilisés autour de l'ensemble des revendications actuelles, ont bloqué la route des Dattes et jeté des pierres sur les étudiants. En retour, cette situation a provoqué de grands tumultes entre les étudiants et des citoyens de la Cité de l'Indépendance.


 

Contrairement aux autres communes, à Delmas, la situation n'a pas trop évoluée. Les activités socio-économiques ont été considérablement réduites. C'est avec difficultés que certaines motos arrivent à se frayer un passage. La ville des Cayes, quant à elle, s'est réveillée en mode lock. Ses principales artères ont été bloquées et des tirs ont été entendus dans plusieurs quartiers. 



 

Par contre, l'Association professionnelle des banques annonce la fermeture des différentes banques commerciales du pays à cause des divers mouvements de protestation qui règnent dans les rues. L'Ambassade de France en Haïti a aussi annoncé la fermeture de son ses bureaux jusqu'à nouvel ordre, a indiqué l’ambassadeur Fabrice Mauriès. 


 

De fait, jusqu'à maintenant, les forces de l'ordre sont mobilisées afin d'éviter des scènes de pillage. Des patrouilles de police sont visibles dans des coins stratégiques de la zone métropolitaine. La Police circule à travers les axes routiers, exige l’enlèvement des barricades dans certaines zones pour contrôler les actions des protestataires encore debout pour forcer le gouvernement à revenir sur sa décision. 

 

Oberde Charles

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