La population manifeste et réclame un changement profond

La journée de protestation annoncée pour ce mercredi 7 septembre a créé la surprise dans diverses artères de la zone métropolitaine. Des riverains de Kenscoff, de Pétion-Ville et de quelques autres quartiers, autrefois très paisibles, ont aussi embrassé le mouvement pour dire non à la cherté de la vie, protester contre la rareté du carburant, exiger le départ du Premier ministre Ariel Henry, mais surtout pour un changement profond au niveau de l'État.

Tôt dans la matinée de ce mercredi 7 septembre,  les différents mouvements de protestation ont pris chair à Port-au-Prince et dans les différentes villes de province du pays. Toujours dans le cadre des mobilisations, des riverains ont dressé des barricades pour empêcher la circulation des automobiles dans leurs zones.

 

Sur la route de Kenscoff, au niveau de Thomassin 37, 48, à Fermathe et dans diverses artères de ces quartiers, si paisibles lors des mouvements de protestation, les habitants ont bloqué le passage. Ils ont couché des arbres au niveau de la route, jeté des pierres et dressé des pneus enflammés; leur objectif est de dénoncer la cherté de la vie, la rareté du carburant et l'instabilité politique qui règne dans le pays.


A Petion-Ville, c'est la même scène. Cette journée est surtout marquée par un ralentissement général de toutes les activités commerciales.Même le petit commerce et les activités récurrentes dans les marchés publics ont été affectés. Certaines institutions commerciales ont dû fermer leurs portes pour éviter toute tentative de pillage, car, suivant les témoignages, certaines banques du pays contribuent à la misère du peuple haïtien en provoquant une rareté du dollar américain sur le marché. 

 

Au beau milieu de la journée, dans les parages de l'ancien cimetière de Pétion-Ville, plusieurs dizaines de citoyens se sont regroupés pour faire passer leurs revendications. Certains, qui se sont identifiés comme des chauffeurs de taxi-moto, réclament la disponibilité du carburant dans les stations-service. « On en a marre de vivre ainsi. On a besoin de l'essence pour fonctionner, mais le gouvernement et le secteur privé refusent de résoudre la crise. Ils tiennent en otage la quantité de carburant disponible pour le marché noir, alors que nous au niveau de la masse, nous sommes dépouillés de ce produit », a martelé l'un des protestataires. Parallèlement, leurs revendications ont aussi été portées autour de l'insécurité et les gangs qui font loi dans divers quartiers du pays. 

 

Au niveau de la route de Frères, une zone réputée pour son calme lors des manifestations populaires, le transport en commun a été complètement paralysé. Tout près du marché « Telele », une foule ardente, composée majoritairement de commerçants, a chanté et dansé en pleinerue. Ils ont mélangé leurs voix pour crier contre la cherté de la vie, le taux de variation du dollar américain sur le marché et les conditions de misère que vit la majeure partie de la population haïtienne. 

 

Selon Bernard (nom d'emprunt), un citoyen qui n'a pas voulu s'identifier, « le problème du pays concerne tout le monde. Toutes les couches de la société devraient se révolter pour un changement radical de la société », a-t-il lancé.  Par contre, il croit qu'un consensus entre les divers acteurs de la société serait une bonne réponse à la crise actuelle. 

 

En somme, cette journée de protestation a alimenté un vent de panique et de tensions au niveau de la capitale haïtienne, dans le département du Sud, dans le Nord et divers autres coins du pays. Une grande partie de la population est restée mobilisée dans le but de protester contre la dépréciation de la gourde, la cherté de la vie et l'insécurité. 

 

Oberde Charles

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