L'ONU s'inquiète des conditions de détention dans les prisons haïtiennes

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Les conditions de détention ne cessent de se dégrader en Haïti, ont alerté les Nations unies. 97 détenus sont décédés de janvier à juin dernier, a recensé l’ONU.

Les Nations unies tirent à nouveau la sonnette d’alarme sur la situation de la population carcérale dans le pays. Selon l’ONU, les conditions de détention ne font qu’empirer causant ainsi des décès parmi les prisonniers.

« Le système carcéral en Haïti est saturé. Le taux d’occupation dans les quatre prisons principales du pays est de 401%, soit quatre fois leur capacité maximale », a indiqué l’Organisation mondiale dans un rapport en date du 10 aout.

Elle a fait remarquer que les détenus ne disposent que de 0,24m2 pour survivre, guère plus que la surface d’une chaise. Ils font aussi face à une pénurie majeure de nourriture et de produits et matériels médicaux.

Dans ces conditions extrêmes, le nombre de décès au sein des prisons augmente de manière alarmante, a dit l’ONU précisant avoir dénombré 97 victimes depuis le début de l’année, dont 20 au cours du mois de juin.

Les prisonniers sont aussi confrontés à de graves problèmes de santé et souffrent particulièrement de malnutrition et n’ont pas accès aux soins médicaux, ce qui représente une violation des droits humains, a indiqué l’ONU.

« Il n’y a qu’un médecin pour 1 016 détenus et les livraisons de médicaments sont rares et limitées. Les détenus dépendent entièrement des soins offerts par les organisations caritatives », a encore condamné l’organisation ajoutant que le budget prévu par jour et par détenu est de 106 gourdes, soit moins d’un dollar américain.

Face à ce constat, l’ONU appelle les autorités à adopter des mesures fortes et urgentes pour améliorer les conditions de détention et fournir à l’administration pénitentiaire les moyens nécessaires, tant financiers qu’humains et matériels, pour s’acquitter de sa mission.

Les Nations unies ont aussi évoqué la question de la surpopulation carcérale, qui est le résultat tragique de la détention préventive prolongée.

« Plus de 83% des personnes privées de liberté en Haïti n’ont pas encore été jugées et sont détenues de manière prolongée », s’insurge l’ONU.

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