5 mois après l'assassinat de Jovenel Moise

Les circonstances de l’assassinat, le 7 juillet 2021, de l'ancien chef de l'État sont jusqu'à présent troublantes. Aucune avancée majeure n'est constatée dans l'enquête. Le doute plane toujours sur les identités des commanditaires de cette attaque, au cours de laquelle aucun policier affecté à la sécurité rapprochée du président n'a été blessé.

Dès le départ plusieurs juges désignés pour conduire l’instruction ont renoncé, à l’instar du juge Mathieu Chanlatte, qui avait accepté le 9 août avant de désister le 13 au profit du juge Gary Orelien. Il vient de convoquer au cabinet d’instruction l’ancien ministre des Affaires étrangères, Claude Joseph, l’ancien ministre de la Justice, Rockefeller Vincent, et l’ex-directeur général a.i de la Police nationale, Léon Charles, pour le 14 et 15 décembre prochain. Plus d'une trentaine de personnes ont déjà été auditionnées par le magistrat, dont l'ancienne première dame Martine Moïse.

Cet assassinat avait provoqué une vague de réactions dans le monde et particulièrement dans la région. Les États-Unis, à cet effet, avaient dépêché en Haïti des agents du FBI pour accompagner la Police nationale dans l’enquête. Depuis aucune information sur l’évolution du dossier n’a filtré du côté de l’international, mis à part l’arrestation en Turquie de Samir Handal, l’un des suspects de cet assassinat, le 15 novembre. Celui-ci n'est toujours pas rapatrié en Haïti pour comparaître devant le juge chargé du dossier.


 

Après ce meurtre brutal, d'anciens conseillers et proches collaborateurs de l'ancien chef de l'État ont créé un mouvement politique baptisé les Jovenelistes. Cette structure se donne pour mission de perpétuer les idéaux de Jovenel et de réclamer justice pour la famille Moise.


Depuis le début, toutes les explications fournies suscitent un lot de questionnements. Nombreux sont ceux qui sont restés perplexes sur la façon dont l'ancien président a pu être tué à l’intérieur de son domicile, qui était, à priori, ultra sécurisé par des membres de la garde présidentielle qui n’ont rien fait pour empêcher le déroulement du drame, d’autant plus qu’aucun d’entre eux n’a été blessé. On pourrait imputer cet état de fait au professionnalisme des mercenaires aguerris. Mais alors, comment expliquer le fait qu'ils aient été aussi facilement tués ou appréhendés. Le pays, à raison, attend les conclusions de l'enquête.

Esdra Jeudy

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