L’année 2026 devrait être une année électorale.
Les élections ! Voici ce que redoutent le plus les gringalets politiques. Ceux qui n’ont même pas leur famille comme audience, même s’ils trainent après eux quelques canidés qui font semblant de japer dans l’hypothétique espoir d’un os.
Mais qui ira voter dans l’hypothèse que ces gringalets politiques n’arrivent pas à empêcher les élections en quête qu’ils sont toujours de la transition permanente.
Nous avons les citoyens peu touchés par la crise. Ils habitent des quartiers non encore menacés par les gangs et ils peuvent encore rêver d’une illusoire sécurité. Ils ont encore leurs emplois relativement bien payés. Ils sont certes Haïtiens, mais ils n’ont pas le territoire dans l’âme. Ce qui se passe même à Carrefour, à Solino, à Cité l’Eternel ne le touche pas vraiment. Le drame des Artibonitiens c’est comme un drame de martiens. On peut bien frissonner sur les réseaux mais cela s’arrête la. On ira aux urnes, si tout est sécuritaire, voter un candidat ayant la bénédiction des étrangers qui prônent les droits de l’homme, mais qui massacrent off the record.
Il y a une classe moyenne touchée de plein fouet par l’insécurité, totalement décapitalisé. Pour une grande partie elle a profité du programme Biden. Ceux qui sont restés ici végètent, arrivent à peine a joindre les deux bouts. Ces citoyens, des jeunes en majorité, ne réclament rien d’autre que la sécurité, la possibilité de mener leur petite vie. Pour eux, les bandits, il faut en finir avec par tous les moyens.
Il y a nos frères de la diaspora qui n’en peuvent plus d’être ainsi coupés de la mère patrie. Ils veulent revenir voir leur famille en toute sécurité, investir, se réinstaller dans les lieux qui les ont vu grandir.
Il y a cette grande partie de la population qui depuis Martissan fuit. On a incendié leurs demeures. On a violé leurs femmes, leurs filles. On les a massacrés. Les politiciens ont été indifférent à leur sort. Ils ont préféré magouiller pour aller faire ripailles dans l’Etat, faire des courbettes devant les étrangers pour des postes bien rémunérés. Après des années de silence, ils viennent avec leur discours comme si brusquement ils avaient une sympathie pour la masse souffrante.
La grande masse des électeurs n’a qu’une seule demande. La sécurité à tout prix. Le peuple haïtien a été toujours abandonné à lui-même. Il s’est toujours débrouillé seul. Des délinquants ont dépouillé ce peuple de la seule chose qu’il possédait. La possibilité de travailler seul, dans l’informel pour pouvoir trouver de quoi nourrir les familles. La possibilité de se déplacer pour entreprendre son petit commerce.
L’Etat n’a jamais rien donné à ce peuple. Cette seule liberté qu’il avait, celle de faire son petit commerce, des délinquants qu’on devrait pendre sur la place publique, le leur ont ravie.
L’électorat dans sa grande majorité votera celui qui lui donnera l’assurance que ces délinquants seront rapidement, par tous les moyens, hors d’état de nuire.
Gary Victor
