Notre salle de rédaction est en deuil. Schultz Laurent Junior a été tué loin de sa terre natale, aux États-Unis, sous les coups d’un forcené. Ce mardi 28 octobre, comme nous l’avions annoncé, une mort absurde l’a fauché à l’âge de 51 ans. L’homme était un passeur de mots, un amoureux des belles lettres, un militant du bonheur humain.
Le vendredi 7 novembre, en présence du PDG du journal, Hervé Lerouge, profondément affecté, ses collaborateurs, dont en particulier le rédacteur en chef Noclès Débreus, et Me Hirsch Rézil, maître de cérémonie, lui ont rendu un hommage digne et émouvant. Par leurs témoignages, ses collègues et ses confrères journalistes ont tressé pour lui un magnifique bouquet d’humanité. Cette humanité qu’il a tant aimée et servie.
Dans une rue américaine, un berger est tombé sous les armes. Le forcené qui l’a poignardé ignorait tout de lui, de sa grande tendresse pour le monde et de son rêve de revenir vivant dans sa terre natale ? N’est-ce pas étrange de trouver la mort dans la « plus grande démocratie du monde » et non en Haïti, où les gangs imposent leur loi au quotidien !
La salle de rédaction du National, toute l’équipe du journal, continuera flamberge au vent, à porter ton idéal de grandeur pour ce pays, Haïti, qui ne t’a pas permis de l’habiter jusqu’au bout. Mais un jour, en ton nom, nous gouvernerons la rosée, car, comme le chante Enrico Macias, « les martyrs forcent les portes de l’Histoire ».
Tu nous laisses le devoir de poursuivre. Nous garderons ton sens de la dignité, ton calme, ta confiance dans les mots. Et dans le silence de nos bureaux, ton absence nous parle encore. Nous continuerons. Pour toi. Pour ce que tu croyais possible.
Roody Edmé
