René Préval avait été élu pour son second mandat sans avoir à dire un mot durant toute sa campagne. C’est le syndrome du candidat «bèbè» qui a tant fasciné nos politiciens.
Aujourd’hui, beaucoup de ceux qui rêvent au fauteuil présidentiel pensent à renouveler cet exploit bizarre.
Sauf qu’on est dans un autre espace-temps, même si la politique haïtienne reste cette boue qu’elle a toujours été.
Comment peut-on envisager qu’une personne soit élue en 2026 si elle a sciemment ignoré ou même couvert les atrocités commises par des groupes criminels, les souffrances endurées par la population, le sort tragique de dizaines de milliers de personnes déplacées, ainsi que la corruption généralisée au sein des structures gouvernementales qui a transformé nos institutions en repaires de délinquants ?
Quel citoyen ira voter pour quelqu’un qui se propose comme candidat et qui n’a jamais manifesté une sympathie agissante pour ce peuple souffrant ?
Et pourquoi n’a-t-il jamais rien dit ?
Par peur de représailles de la part des gangs ou d’un pouvoir politique voyou, complice souvent avec la délinquance ?
Par peur des étrangers, surtout les Américains qui ont la haute main jusqu’à nos jours sur toute décision politique ?
Cela voudrait-il dire que ces possibles candidats sont déjà dans l’acceptation de la délinquance et de la servilité vis-à-vis de l’étranger ?
Alors, ceux qui ont dénoncé la corruption, ceux qui ont lutté contre les gangs, seront-ils donc écartés au bénéfice de ceux qui ont gardé le silence et collaboré à cette sinistre comédie ?
Le peuple haïtien ne votera plus pour les silencieux, les peureux, les vendus, ceux qui marchent avec la queue entre les jambes, ceux qui n’attendent que leur tour pour venir s’asseoir sur la branche pourrie.
Ce pays a besoin de dirigeants qui viennent nettoyer nos écuries qui puent. La tâche sera immense, dangereuse, mais on ne peut pas l’éviter.
Un bèbè, un silencieux, un peureux, un vendu, un servile ne pourra être élu que si on organise des élections truquées.
Si quelqu’un qui a gardé le silence sur le chemin de croix de notre peuple arrive au pouvoir, on n’a qu’à remorquer Haïti et la basculer dans la fosse marine la plus profonde de l’Atlantique.
Cette puanteur doit être traitée.
Gary Victor