Triste rentrée

On a assisté ce 11 septembre à une rentrée scolaire en demi-teinte. Quelques enfants de quartiers encore « épargnés » se sont glissés à la cloche de bois dans leurs établissements. Certains avec leurs uniformes dans leurs sacs pour ne pas se faire repérer, les terroristes de tout acabit tirant sur tout ce qui bouge.

Nombre d'établissements scolaires n'ont pas pu ouvrir en ce mois de septembre ensanglanté. Certains, parce que placés sous les menaces de la mitraille scélérate des gangs, d'autres, parce qu’enseignants et élèves ont quitté le pays. D’autres encore vivent désormais dans des camps.

Nous vivons un temps de pur ensauvagement. Des « enfants soldats » massacrés sans pitié parce qu’ils pensaient pouvoir, avec leur foi et leur bible, « convertir » au civisme des tueurs aguerris. D’autres, devenus des réfugiés dans leur propre pays parce que leurs parents ont dû abandonner leurs maisons assiégées par des brigands sans foi ni loi. Des enseignants sacrifiés sans aucune forme de procès.

Un professeur d'université a été tué, il n'avait pour armes que ses livres de physique conceptuelle. Un nouvel attentat contre le savoir, comme cela a lieu tous les jours. Des facultés d'État déménagent leurs archives face aux offensives des bandes armées qui surgissent des profondeurs de nos ravins ou dévalent les pentes de nos "montagnes ensorcelées".

La marée noire terroriste emporte tout sur son passage. Certains dans ce pays s'en prennent au vivant, êtres humains ou animaux, ils veulent mettre la vie en veilleuse. Le pays agonise. La violence chaque jour plus absurde dévore la vie sans ménagement. Un acte quotidien de dévoration qui, pour le moment, ne semble effrayer ceux qui négocient la fin de la crise.

Ceux qui dirigent ce pays ont la grande responsabilité de tout faire pour que n’échoue le dernier round des négociations annoncées pour le 12 septembre. C'est à eux que la nation demandera des comptes. Les négociateurs de tous bords doivent aussi savoir que la résolution de la crise ne dépendra pas que du gouvernement, mais de tous les acteurs.

 

Roody Edmé

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