Le Prince Albert II et la Princesse Caroline ont remis mercredi 15 octobre les distinctions de la Fondation Prince Pierre de Monaco. Le Prix Littéraire 2025 a été attribué à Louis-Philippe Dalembert, saluant une œuvre habitée par la mémoire, l’exil et la quête d’identité.
Le faste du Palais Princier a servi de cadre, mercredi 15 octobre 2025, à la remise officielle des Prix de la Fondation Prince Pierre. Cet événement, désormais incontournable du calendrier culturel monégasque, a rassemblé le gotha artistique et intellectuel pour célébrer la création contemporaine.
Créée en 1966 par le Prince Rainier III en hommage à son père, la Fondation Prince Pierre de Monaco fête cette année ses 59 ans d’engagement au service de la culture. Fidèle à cet esprit, la cérémonie de proclamation des lauréats s’était tenue la veille, dans l’écrin prestigieux de l’Opéra Garnier de Monte-Carlo, en présence de la Princesse Caroline de Hanovre, présidente de la Fondation, et de sa fille, Charlotte Casiraghi. Neuf créateurs ont été distingués dans quatre domaines : littérature, musique, art contemporain et philosophie l’un des moments les plus applaudis de la soirée fut la remise du Prix Littéraire à Louis-Philippe Dalembert, récompensé pour l’ensemble de son œuvre. « La langue de Louis-Philippe Dalembert est un fleuve où se mêlent mémoire, engagement et poésie », a déclaré la présidente du jury, saluant « une voix qui relie les continents et les cultures ».
Déjà lauréat du Prix Goncourt de la poésie en 2024, l’écrivain haïtien rejoint ainsi un palmarès prestigieux où figurent Jean-Marie Gustave Le Clézio et Patrick Modiano, tous deux prix Nobel de littérature. Romancier, poète et essayiste, Louis-Philippe Dalembert explore depuis plus de trois décennies les grandes traversées humaines : l’exil, la migration, la mémoire des peuples et la dignité des femmes. Son style mêle une prose sensuelle à la musicalité créole, une langue française ouverte sur le monde. Parmi ses œuvres les plus marquantes figurent Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme (1996), Les dieux voyagent la nuit (2006), Mur Méditerranée (2019) et Milwaukee Blues (2021), roman inspiré par la mort de George Floyd et salué par la critique. À travers ses livres, Dalembert dresse un pont entre Haïti et l’universel, entre les blessures de l’histoire et la force de la survie. « J’écris depuis le lieu de l’exil, mais pour parler de la maison commune », confiait-il récemment.
Né à Port-au-Prince (Haïti) en 1962, Louis-Philippe Dalembert a grandi dans une famille modeste avant de s’exiler pour étudier la littérature et le journalisme à Paris. Auteur d’une œuvre riche et multiple : romans, recueils de poèmes, essais , il est traduit dans une dizaine de langues. Ses livres, traversés par la mémoire du déracinement et la beauté du monde créole, lui ont valu de nombreuses distinctions, dont le Prix Goncourt de la poésie 2024 et désormais le Prix Littéraire de la Fondation Prince Pierre 2025. En parallèle de son activité d’écrivain, Dalembert a enseigné la littérature et l’écriture créative dans plusieurs universités à travers le monde.
Schultz Laurent Junior avec la presse internationale