Et soudain je pense au coucher du soleil
Une boule de feu dans la rade de Jacmel
La baie de Baguette à l’horizon
La mer bien accoutrée de sa robe argentée
Non loin de La Vallée
La Montagne pelée
D’oranges amères
De jolies mirabelles font la belle
Les mandarines de Lavanneau
Toujours fidèles à leur réputation
Charnue
Juteuse
Savoureuse
De belles créatures bien en chair
Aux formes voluptueuses
De potentielles tueuses à gage
Partout dans les parages
Le Coq Chante
La Grande Rivière déchante
Sur la route de Lavoute
La Rivière gauche se déchaîne
La Gosseline fait mauvaise mine
De Lafond jusqu’à la Place Geffrard ensevelie
Jusqu’au cou de l’avenue de la liberté
Retour à la plage
Le bal des piskèt sur les rivages
Attire les sages
Et les sauvages
C’est la fête aux micro-poissons
Les Invincibles donnent le ton
Les Jouvenceaux poussent la chanson
Loin du chat au doux pelage
Les souris dansent
Non loin de Congo Plage
Plus de mots pour Yakimo
Au loin le naufrage d’un bateau ivre
C’est écrit dans ce délicieux livre
Choyé
Annoté
Corné
À presque toutes les pages
Dégustées sans modération
Tant l’histoire de cette sublime
Femme errante au bord de l’eau
Dans la Cité d’Alcibiade Pommayrac
Paraît stupéfiante
Délirante
Captivante
Époustouflante
Reposante
Un coucher du soleil
À nul autre pareil
À mille lieues de Côte Plage
Dans la baie d’Arcachon
Au faîte de la forêt des pins
En apesanteur
L’esprit figé sur le majestueux Pilat
Jacmel dans tous mes rêves
Nuit et jour
Allongé
Debout
Dans la dune
Mes pieds enfoncés
Jusqu’aux entrailles du sable tiède
Le vent souffle le chaud et le froid
Temps frisquet
L’âme en vogue sur les pirogues à l’embouchure
Quelle déchirure
Cap de bonne espérance
À la Jacmélienne
© Arnousse Beaulière