Vers l’installation d’un buste de Jean Jacques Dessalines au Bénin

Dans le but de renforcer des liens historiques, culturels et spirituels entre Haïti et le Bénin, pays francophone d’ Afrique de l’ Ouest, un portrait sculpté de Jean Jacques Dessalines , père fondateur de la Nation haïtienne sera installé au Bénin le 1er janvier 2024 à l’ occasion des 220 ans de l’ indépendance d’ Haïti . Borgella Dumond , le sculpteur de ce buste s’ est entretenu avec le journal Le National pour nous parler de son œuvre sculptée en l’ honneur de l’ empereur Jacques 1er et de sa présence au Bénin lors de l' installation. Entretien.

Le National : Pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs du journal Le National ?

Borgella Dumond : Je m’appelle Borgella Dumond, sculpteur professionnel et ancien étudiant en arts plastiques à l’École Nationale des Arts (ENARTS) en Haïti. Je suis le délégué de l’association culturelle BAZ’ARTS et également PDG de l’Atelier BD. Je m’investis activement dans le domaine artistique et culturel. Je suis actuellement au Togo.

LN : Vous avez réalisé un buste en l’honneur de Jean Jacques Dessalines.  Comment est né ce projet ?

BD : L’idée de créer un buste en l’honneur de Dessalines est née de l’initiative d’un groupe d' Haïtiens résidant au Bénin. Ces fervents patriotes avaient toujours nourri le rêve de voir une sculpture de Jean Jacques Dessalines réalisée par un compatriote, notamment un étudiant de l’ENARTS. Après avoir découvert mes compétences à travers mon portfolio en ligne et mes vidéos, ils ont fait appel à moi pour concrétiser ce projet.

LN : Cela vous a pris combien de temps pour réaliser cette œuvre ?

BD : Cette sculpture a nécessité un mois de travail pour parvenir à sa réalisation complète.

LN : Pouvez-vous nous donner une description de cette sculpture ?

BD : Cette œuvre, forgée dans la résine, s’étend majestueusement sur 34 pouces par 24 pouces, son poids est de 26 kilogrammes. Teintée d’une nuance captivante de bronze, elle immortalise le visage de l’empereur Jean Jacques Dessalines, figé dans une expression attentive, scrutant le champ de bataille avec détermination.

LN :Vous vous rendrez au Bénin pour l’installation  de cette sculpture le 1er janvier 2024. Parlez-nous des préparatifs du voyage et avec quels sentiments comptez-vous participer à cette cérémonie ?

BD : Le 1er janvier 2024, je serai au Bénin pour assister à l’inauguration de cette sculpture empreinte de symboles historiques. Tous les préparatifs sont déjà en place, et c’est avec une immense fierté que je me tiendrai sur la terre de mes ancêtres en Afrique. Visiter l’Afrique a toujours été un rêve pour moi, et c’est un honneur exceptionnel d’être l’artiste qui a donné vie à cette sculpture. Ce projet représente l'apogée de mon engagement artistique, symbolisant l’union profonde entre le peuple haïtien et le peuple béninois, ainsi qu’avec l’Afrique, la terre de mes ancêtres.

LN : Quelles  sont les institutions qui ont été impliquées dans ce projet ?

BD : (AHVAB) L’Association des Haïtiens vivant au Bénin a été l’institution impliquée dans ce projet.

LN : Que représente la sculpture pour vous ?

BD :La sculpture que j’ai créée représente bien plus qu’une simple œuvre artistique. Pour moi, elle incarne le tissage subtil de l’histoire et des rêves, fusionnant les héritages du peuple haïtien et béninois. Chaque trait sculpté porte le poids d’un honneur exceptionnel, celui d’être l’artiste qui a donné vie à cette manifestation tangible de l’union entre ces deux nations, et plus précisément avec l’Afrique. C’est un hommage à la résilience, à la lutte, et à la détermination incarnées par l’empereur Jean Jacques Dessalines, dont le visage fixé dans une expression attentive symbolise la vigilance face aux défis du passé et du présent. Cette sculpture devient ainsi un pont entre les époques, un lien palpable entre les peuples et leurs histoires entrelacées. Chaque détail, chaque courbe, et chaque nuance de cette création sont autant de vers d’une poésie visuelle, une symphonie artistique célébrant l’identité, l’unité, et le pouvoir transformateur de l’art. En la contemplant, je ressens la connexion profonde avec mes racines, une émotion qui transcende le matériau physique pour s’élever dans le domaine intemporel de la créativité et de l’héritage culturel.

Le National : Avez-vous déjà réalisé d’autres œuvres sculpturales ?

Borgella Dumond : Oui, j’ai déjà créé plusieurs œuvres sculpturales dans le cadre de mon projet sur la grandeur de la race  noire. Parmi celles-ci figurent un buste de Jacques Stephen Alexis, de Patrice Lumumba, de Kemi Seba, ainsi que plusieurs autres sculptures réalisées dans le cadre de contrats artistiques. En conclusion et en résonance avec mes réalisations artistiques, je tiens à exprimer ma profonde gratitude pour l’opportunité qui m’a été offerte de partager mon parcours artistique et mes projets. J’ai investi le meilleur de moi-même dans cette démarche artistique. Mes remerciements s’adressent à ma famille, mes amis, mes supporteurs, ainsi qu’au journal LE NATIONAL qui a également soutenu mon parcours. L’art, en tant que langage universel, transcende les frontières, et c’est un honneur pour moi de contribuer à cette conversation artistique. Merci infiniment pour votre encouragement et pour avoir partagé cette aventure artistique avec moi.

Propos recueillis par : Schultz Laurent Junior

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