Je rêve d’une nation

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En Haïti, la tolérance est de plus en plus rare dans notre société. Le pays est confronté à un déséquilibre social qui n’a aucun effet bénéfique pour la grande majorité. D’une génération à l’autre, il est considéré comme normal.

Je rêve d’une nation équitable. Une nation où la priorité est donnée aux connaissances scientifiques et techniques acquises par les jeunes. Et, permet à ce qu’ils accroissent des compétences, créent une convergence sociale de façon à ce que nos jeunes intellectuels et techniciens soient libres de partager et de matérialiser leurs connaissances dans un climat de paix et de confiance. Comment peut-on sortir de cette convulsion sociale, involontaire qui entache toutes les générations qui viennent ? Relève-t-elle seulement du domaine de l’état ? Quelle serait la part de responsabilité de chaque citoyen (ne) dans cette lutte nécessaire ? Nous allons, suivant une analyse minutieuse, étudier des possibilités pour sortir de cette crise sociale qui persiste encore dans notre société tout en tenant compte de qui en sont les vrais responsables. En dernier lieu, quel serait le rôle de l’État et des citoyens (nes)?

Perspective d’une éventuelle sortie de la crise

Aujourd’hui, nous vivons dans une époque très moderne. Une époque ; où la technologie et l’infrastructure dépassent la simplicité de la nature. Pourtant, en Haïti c’est la médiocrité et l’ignorance qui règnent. Dans toute société, il existe des irrégularités que personne n’a pas assez de pouvoir et de capacités de les éradiquer totalement. Cependant, lorsque l’État prend le dessus sur tout, on peut espérer vivre une scène différente. Haïti est plongé dans une profonde détresse, ce qui est très malheureux pour lui! Les filles et les fils du pays sont inconscients de cette situation et en montrent le peu d’intérêt pour la combattre. Normalement, ils ont raison. Si on tient compte de notre système d’éducation, on pourrait tout de suite comprendre que les gens n’ont pas vraiment d’autres choix que ce qu’ils font maintenant. On peut citer cette phrase populaire d’un grand héros africain M. Nelson Mandela qui disait : « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. » Ceci est tellement vrai, qu’on a réussi, à tourner contre nous cette arme pour nous détruire et détruire tout l’espoir du pays. Nos enfants reçoivent une éducation qui suscite l’amour pour l’étranger et non pour  notre cher Haïti.

Chaque année, des milliers de jeunes obtiennent leur diplôme dans divers métiers, qu’ils soient techniques ou scientifiques. Néanmoins, le pourcentage de personnes qui parviennent à trouver un emploi est vraiment limité, et très souvent c’est pour des échanges déshonorants. On peut compter sur nos doigts le nombre d’entreprises qu’en a le pays. Pour cela on pourrait féliciter le courage de certains jeunes qui malgré tout cherchent encore le savoir. Le couloir de la réussite professionnelle en Haïti est tellement étroit que l’on peut même comparer d’un œil d’aiguille. On arrive à détruire l’espoir de nos jeunes formés. Il n’y a pas de moyen suffisant pour faire face aux difficultés pertinentes qu’a connu le pays.

Cependant, nous pouvons sauver le pays et les générations futures. Si on a un gouvernement, volontaire, éclairé, dictateur, soucieux, responsable et patriote, nous connaîtrions une nouvelle ère de paix et de progrès. Ce gouvernement aura comme mission : de remonter d’abord la production nationale, car « Un ventre affamé n’a point d’oreille. » Ce qui mettra « la paix dans nos ventres » comme disait l’ancien président Aristide. Ensuite, il restructurera la police et l’armée d’Haïti. En envoyant des soldats à l’étranger, pour recevoir des formations de haut niveau, s’il le faut, faire appel aux soldats haïtiens-américains tout en les assurant une meilleure condition de vie. De prendre en compte toutes ses responsabilités en toute intégralité. La sécurité est beaucoup importante que la nourriture. Car, si quelqu’un vivre dans la peur son esprit quittera sans doute son corps. Et, un corps sans esprit c’est comme une voiture sans volant. Enfaite, du préscolaire au 3e cycle, l’école devra être gratuite pour tous. Et c’est surtout en créole avec nos jeunes universitaires qui ont reçu une formation soit à l’école normale et/ou en science de l’éducation. Encourager, les gens à aimer l’informatique, la physique, les mathématiques et la chimie en les donnant des bourses d’études complètes pour qu’ils puissent aller à l’étranger pour faire des études adéquates. Établir des entreprises de l’État pour qu’après leurs études, ils puissent revenir dans le pays pour former les autres et émerger de leurs connaissances.

Les fondements scientifiques du développement d’un pays.

En règle générale, l’informatique, les mathématiques, la physique et la chimie jouent un rôle essentiel dans l’avancement industriel d’un pays. La technologie et l’infrastructure reposent entièrement sur ces sciences-là. On ne peut pas développer et bien gérer les questions internes et externes d’un pays sans l’informatique. De même qu’on ne peut pas contrôler l’espace aérien, terrestre et maritime sans les mathématiques et la physique. Pour la chimie vous savez qu’en matière de guerre elle a une valeur sûre, immanquable dans la fabrication des armes nucléaires. Et, en termes d’infrastructure aussi de l’agriculture elle est inévitablement importante.  Nous avons beaucoup de jeunes intelligents, talentueux et créatifs. Leur seul besoin est de les encadrer. Donc, de toute évidence, le prochain gouvernement qui prendra le destin du pays n’aurait pas négocié d’une seule virgule la jeunesse haïtienne qui depuis très longtemps a rêvé de promouvoir ses talents en développant son intelligence congénitale et exceptionnelle.

La production nationale                                                      

La production nationale, dans son sens plus large, englobe pratiquement tout en termes de production… Par exemple l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, l’art, etc. En ce qui a trait à l’agriculture et l’élevage ; nous optons pour un gouvernement plus soucieux qui sera plus proche de la paysannerie. Il accompagnera les paysans (nes) en leur donnant des assistances beaucoup plus sophistiquées depuis la plantation jusqu’à la récolte. Ensuite, l’État fixera le prix des produits pour éviter l’injustice et le marché noir dans les marchés publics. Pour l’élevage, l’État mettra un programme de vaccination sur pieds pour assurer la bonne santé des animaux. Par ailleurs, nous négligeons du tout pas le reboisement, car ceci n’est qu’une obligation pour le développement de l’écosystème, faciliter une respiration saine, permettre qu’il y ait l’activité de la pluie plus souvent, pour enfin les périodes saisonnières soient respectées en Haïti.

Certainement, l’artisanat et l’art sont tous les deux une pionnière pour l’identification d’un peuple. C’est à travers l’artisanat et l’art que nous découvrions assez souvent les traditions, nos coutumes et les mœurs. Par exemple : le carnaval. Lors de la période carnavalesque c’est à ce moment que vous voyez l’exposition de presque toutes nos mœurs telles que des gens masqués, défilés de mode, expositions de nouveaux œuvres artistiques, les « pakawòt », les danses, etc. Ce dernier a une grande importance pour nos patrimoines historiques et touristiques. Il attire de nombreux touristes. C’est dans cette même perspective que nous soutenons, avec toute notre détermination patriotique, pour que l’État assure la sécurité nationale du pays. Il est clair pour un leader éclairé que la production nationale joue un rôle crucial dans le développement et la stabilité politique et économique d’un peuple.

C’est pourquoi nous choisissons une décentralisation pluridimensionnelle à travers le pays. Car cette question que c’est seulement Port-au-Prince qui décide tout pour le peuple et tous les bureaux les plus importants ont leurs principaux sièges à Port-au-Prince qui donc sans l’aval de ce dernier on  ne peut rien faire dans les villes provinciales. Cela devrait être banni dans le nouvel Haïti. Chaque département aurait à sa tête son gouverneur légitimé de son plein pouvoir. Et, qui peut non seulement gérer les intérêts communs de la population, mais aussi développer le département en facilitant la création des entreprises publiques et privées, et des infrastructures beaucoup plus modernes qui faisaient émerger la population concernée. Et, après, revaloriser notre culture comme le vaudou, le créole, nos arts, etc. Faire du vaudou une religion plus modeste pour qu’il y ait une doctrine, une faculté comme la théologie et un livre où se trouvent des références méditatives. Exiger que l’on utilise à bon escient. Puisque les gens ont tellement mal pratiqué le vaudou qu’ils arrivent à donner une mauvaise conception de ce dernier. À ce stade même les Haïtiens nient cette culture qui grâce à lui ; nos ancêtres  combattirent les colons et les chassèrent de la colonie.

La participation des citoyens (nes)

Comme tous les pays du monde, on ne peut faire un pas vers l’avant sans la participation de la population. De ce fait, le peuple haïtien a donc sa lourde responsabilité dans cette nouvelle nation que nous rêvons aujourd’hui. Il y a l’ignorance collective qui séjourne encore chez mon peuple et l’inconscience minable qui la reflète depuis toujours. Mais, nous pouvons le constater qu’il y a un éveil de conscience qui naît à petite échelle. Nous avons un exemple clair et récent : comme celui de la construction du canal d’irrigation de la rivière Massacre du département Nord-Est plus précisément à Ouanaminthe. Malgré, tout obstacle, toutes les punitions et des menaces considérables, des intimidations et même des violations de nos droits en tant que peuple souverain et « indépendant » la population reste fermement, incontournable sur sa décision avec ce slogan « kanal la pap kanpe » (KPK). Donc, on peut dire que la volonté est une arme assez puissante que même les bombes atomiques et les armes nucléaires n’auraient jamais. Toute la diaspora a collecté des fonds pour cette construction. Et, des personnes influentes telles que les artistes et j’en passe. En fait, il est plus qu’important que chaque citoyen (ne) conscient de son intérêt pour le développement du pays et aussi qu’il s’engage à participer au projet de bien-être collectif.

Néanmoins, cette nation que nous prônons ici ; c’est avec 75 % la participation de la population et 25 % de nos dirigeants puisque nous avons besoin de l’aide des autorités pour manier les principes et de les faire respecter. Après tout, un peuple ne sera pas considéré comme tel s’il n’a pas des autorités à sa tête.

En guise de conclusion, pour que Haïti sorte de cette convulsion insupportable qui ronge d’une manière répétitive, notre identité et la fierté nationale. C’est  d’abord une éveille de conscience nationale où la nation haïtienne manifeste sa bonne volonté et participe au développement du pays. Néanmoins, il faut un État fort, responsable, soucieux, éclairé et patriote qui prend entièrement sa responsabilité tout en assurant la sécurité alimentaire, la sécurité sociale et le développement de la masse populaire à travers les dix(10) départements du pays. Créer une stabilité sociale, économique et politique, en accompagnant nos intellectuels de les donner des assistances financières pour qu’ils soient en mesure de matérialiser leur savoir. Sauvons notre souveraineté, notre identité, nos valeurs nationales et internationales, sauvons notre cher Haïti.

Texte écrit par Junior Lindor, aspirant du Droit, technicien en réfrigération et climatisation, technicien en installation caméra de surveillance, chanteur compas et poète-slameur.

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